Nouvelle-Calédonie : Les sites miniers de la SLN (Eramet) totalement à l’arrêt

La serpentine (convoyeur minier) de Kouaoua ©Archives Les Nouvelles Calédoniennes

Nouvelle-Calédonie : Les sites miniers de la SLN (Eramet) totalement à l’arrêt

L’ensemble des sites miniers exploités par la SLN sont « à l’arrêt depuis plus d’une semaine », a indiqué jeudi la maison mère, Eramet, à l’AFP.

« L’ensemble des sites miniers exploités par SLN sur le territoire sont à l’arrêt depuis plus d’une semaine, les conditions de sécurité sont trop dégradées pour poursuivre une activité normale », a indiqué une porte-parole d’Eramet à Paris. L’exploitant déplore une attaque, mais « une seule », qui remonte à mercredi (le 15 mai) dans la soirée et qui a visé le site de Kouaoua, sur la côte Est.

Un incendie s’est déclaré au niveau de la serpentine (convoyeur minier), un tapis roulant descendant le minerai de la mine vers le quai de chargement en bord de mer, sur environ 11 kilomètres. Une installation régulièrement prise pour cible à chaque flambée de violence dans l’île.

Une crise sans précédent

Dans un communiqué, un relais de la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain) de Poya-Nepoui, proche d’un autre terminal de chargement sur la côte ouest, a conditionné la réouverture des sites miniers et des ports à l’abandon de la réforme contestée à l’origine des émeutes. Le blocage perdurera « jusqu’à nouvel ordre, tant que la situation politique du pays ne répond pas à notre revendication contre le dégel du corps électoral », indique le communiqué, relayé sur les réseaux sociaux.

En visite jeudi en Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron a s'est finalement engagé à ne pas passer en force sur le dégel du corps électoral pour laisser du temps à un accord global. En contrepartie, le chef de l'État demande le retour au calme, la levée des barrage et surtout, la reprise du dialogue autour de l'accord global. Un point d'étape doit être fait dans un mois. 

L’exploitation du nickel est au cœur de l’économie calédonienne, qui recèle d’importantes réserves, mais traverse une crise sans précédent, affecté par la baisse du prix du minerai qui a dévissé de plus de 45 % en 2023, causant des pertes record pour les groupes exploitant les trois usines de l’archipel. Les acteurs politiques calédoniens, industriels de l'archipel et État devait signer au premier trimestre un pacte nickel pour sauver le secteur en souffrance. Mais cette signature demeure aujourd'hui en suspend. 

Avec AFP