Créée en 2010, l'École de la réussite, anciennement connue sous le nom d'« école de la 2e chance », s'est donnée pour mission d'accompagner les jeunes sans diplôme vers une insertion professionnelle et sociale réussie. Grâce à une approche centrée sur les stages en entreprise, l'établissement a déjà aidé plus de 2 000 jeunes calédoniens à intégrer le marché du travail. Cependant, cette année, l'école a été confrontée à des défis majeurs liés aux troubles sociaux qui ont secoué la Nouvelle-Calédonie. Focus grâce au reportage de nos partenaires de CALEDONIA.
Depuis les émeutes de mai 2024, de nombreux élèves ont vu leur parcours interrompu, incapables de poursuivre leur formation ou de valider leurs stages professionnels. Néanmoins, malgré ce contexte difficile, certains stagiaires ont réussi à retourner dans l'établissement dès le mois de juillet.
Yolande Carawiane, l'une des bénéficiaires, a témoigné de sa confiance dans l'école au micro de Caledonia : « Parce que j’ai confiance en l’école, je savais qu’elle allait m’apporter beaucoup même s’il y a eu 1 mois et demi de coupure, je savais qu’on allait quand même arriver à notre objectif. Et puis j’ai aussi eu confiance aux formateurs, ils ne nous ont pas lâché pendant ce mois et demi, ils ont pris de nos nouvelles, et c’est ça aussi qui m’a poussé à vouloir revenir à l’école ».
Pourtant, la situation financière de l'école est fragile. La directrice, Nathalie Tirebaque, décrit des « conséquences lourdes » depuis le début des mouvements sociaux qui ont secoué le territoire, sur l'activité de l'établissement : « Tous nos parcours d’insertion ont été gelés, tous les parcours qui devaient rentrer sont en attente. Nous avons néanmoins conservé les trois parcours en cours, mais pour 2024, ça va être très compliqué. Toute la conséquence se répercute sur notre budget, j’ai une perte sèche de plusieurs millions, ce qui met en danger notre structure ».
Face à cette crise, l'École de la réussite a, comme de nombreuses autres structures du territoire, mis en place un plan de sauvegarde. Celui-ci inclut des réductions de temps de travail, dans l’espoir de maintenir l’activité jusqu’à une stabilisation économique. La structure veut ainsi, malgré les obstacles, poursuivre son objectif d'accompagnement des jeunes calédoniens vers un avenir professionnel.
Damien Chaillot