Le sentier du Pic N’ga, réaménagé et ouvert au public depuis le 20 décembre, est un projet qui conjugue tourisme durable et mise en valeur de la culture kunié. Le sentier, réputé difficile et dangereux, est aujourd’hui aménagé avec une mise en valeur de la culture locale, notamment par la pose de nombreux totems, résultat d’une collaboration entre les autorités coutumières et la province Sud qui a financé le projet.
Un travail important a été effectué avec la tribu de Comagna de Kunié, pour l’aménagement du sentier qui permet l'assension du pic N’ga à l’Île des Pins, préservant les valeurs fortes des légendes kanak et l’histoire du sentier. De nombreuses sculptures ont notamment été réalisées, afin de mettre en avant la culture kanak, baliser le sentier, et protéger les touristes.
Une initiative vertueuse pour Eloïs Kouathé, sculpteur qui a participé au projet : « C’est pour montrer notre façon de vivre. C’est un symbole la sculpture. Il y a l’histoire, toutes les légendes de la vie ici à Kunié. Ça me fait très plaisir de partager tout ça avec les touristes, parce que c’est pour le développement et pour que ça continue ».
Jacques Apikaoua, coordinateur de la tribu de Comagna et bras droit du petit chef local de la tribu de Comagna, se félicite du travail accompli, en accord avec la culture locale : « On a la modernisation qui arrive, mais on grade notre coutume. Il faut sauvegarder un chantier tout en restant dans l’environnement. Mettre des sculptures, des visages sur les sculptures, que représentent ces visages, de quoi ils parlent ? On ne mettra par des poissons et des tortues sur un chantier du Pic N’ga, on mettra des oiseaux, des plantes, parce que ça, ça apporte des éléments naturels, mais aussi avec l’esprit culturel de nos ancêtres et du monde de l’au-delà ».
Financé par la province Sud, ce projet est le fruit d’une forte collaboration entre institutions et autorités coutumière. En 2023, la province Sud a financé près de 36 millions de Francs CFP (près de 303 000 €) d’aménagements touristiques à l’Île des Pins.
Pour Gil Brial, 2e vice-président de la province Sud, le projet est à l’image d’une volonté d’intégration, de partage des cultures, et de la mise en avant des spécificités calédoniennes dans son offre touristique : « Les autorités coutumières de l’île des Pins, mais également la commune, ont fait le choix d’un développement touristique durable, maîtrisé, mais de qualité. Nous, on a voulu offrir un équipement de qualité, mais qui soit fait à la demande et en partenariat avec les populations locales. Et ça, c’est un tournant indispensable si on veut intégrer pleinement. C’est-à-dire que ce n’est pas juste du tourisme, c’est vraiment du tourisme culturel, de la randonnée culturelle, qui met en valeur les populations et les cultures de l’endroit ».