Lancé en mars 2022, le projet PACPATH a vu la création d’un consortium multidisciplinaire a en Nouvelle-Calédonie et à Fidji, avec l’objectif de renforcer une vision commune et des actions durables pour lutter contre les impacts du changement climatique sur l’océan et les territoires du Pacifique. Après une rencontre en octobre dernier, les acteurs concernés ont travaillé à l’élaboration d’un premier diagnostic socio-environnemental, base de travail pour des actions concrètes.
Du 18 au 21 octobre derniers, le projet PACPATH, a réuni à Nouméa des scientifiques et acteurs du territoire et des îles Fidji autour d’ateliers sur différentes thématiques, parmi lesquelles l’élévation du niveau de la mer, l’érosion côtière, les canicules marines, l’acidification et la désoxygénation des océans, les récifs coralliens, les ressources marines, la sécurité alimentaire, les ressources en eau potable, la santé, l’économie et le patrimoine culturel, entre autres.
À travers ces ateliers, les acteurs concernés, instituts de recherche, représentants coutumiers, universités, provinces, mairies, association des Maires, structures et associations locales et organisations régionales, ont co-construit un premier diagnostic socio-environnemental posant des bases d’actions concrètes de recherches, de suivi et d’adaptation.
Les ateliers se sont poursuivis à la Communauté du Pacifique (CPS), et ont permis aux acteurs d’identifier des « valeurs et ressources prioritaires », et comment ce changement climatique paraissait menacer ces valeurs. Ainsi, l’habitabilité côtière et la sécurité alimentaire ont été définies comme éléments essentiels en rapport avec les thématiques PACPATH. Ces zones côtières sont d’ores et déjà particulièrement menacées, entre conjonction des effets du réchauffement, de l’acidification et la désoxygénation des océans, qui impactent l’ensemble récif-herbier-mangroves, qui menace à son tour la disponibilité en poissons et la protection contre les vagues. L’élévation du niveau de la mer, conjugué aux effets météorologiques par exemple, exacerbe ensuite l’érosion côtière et menace l’habitabilité.
À l’issue des échanges était organisée une retraite de deux jours à Poindimié avec un groupe de 18 acteurs, dans le but d’écrire les conclusions des ateliers et d’ouvrir des perspectives pour la suite du projet, tandis que deux visites de terrain ont permis d’apprécier les problématiques abordées, avec un site de replantation de mangrove pour lutter contre l’érosion côtière à Touho, et un site d’érosion côtière ayant mené à la délocalisation d’habitants à Tiwandé.
Bilan de ce travail de fond, les éléments exprimés par les acteurs ont permis de réaliser la première carte socio-environnementale pour la Nouvelle-Calédonie, pointant les zones d’intérêt et les zones dont la disponibilité des ressources pour les futures générations semblait menacée. La vocation de cette carte socio-environnementale sera d’appuyer les appels à projet pour témoigner de l’urgence de la situation ou des nécessités d’action, et de proposer des solutions unanimement identifiées par les parties-prenantes. Ce document représente un grand panel de points de vue dans la recherche, les collectivités, les autorités coutumières, les associations… Les indicateurs ainsi générés reflètent une évaluation qualitative par des acteurs de terrain.
Enfin, un atelier de travail complémentaire a eu lieu à Fidji en février 2023. Les cartes socio-environnementales et les groupes d’intérêt constitués, favoriseront la mise en place des mesures, recherches et actions multi partenariales qui seront mises en place pour préserver au mieux les bénéfices de l’océan pour les générations futures. À l’instar du travail effectué pour la Nouvelle-Calédonie, la carte socio-environnementale de Fidji est annoncée pour un avenir proche.
Damien Chaillot
