Nouvelle-Calédonie : Le Medef inquiet par la réforme annoncée de l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques

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Nouvelle-Calédonie : Le Medef inquiet par la réforme annoncée de l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques

Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a récemment annoncé une série de mesures fiscales, parmi lesquelles un travail sur l'Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP). L’annonce a suscité de nombreuses réactions et « des préoccupations significatives » selon le Medef-NC, qui souhaite faire part de ses inquiétudes.

Premier point noir mis en avant par le Medef-NC : l’impact d’un alourdissement de l’IRPP sur la consommation et l'économie, alors que le gouvernement annonce une sensible augmentation de plusieurs taxes, avec notamment 3 milliards de Fcfp (25 millions d’euros) de taxe supplémentaire sur le sucre, ou 3,4 milliards Fcfp (28,3 millions d’euros) d’augmentation de l’IRPP. 

Des mesures « préoccupantes » selon le Medef-NC, rappelant que toute augmentation de la fiscalité « entraîne inévitablement une baisse de la consommation, ce qui a un impact sur le pouvoir d'achat des ménages. Selon les données du Forum Perspectives, une augmentation de 15 milliards de francs de prélèvements obligatoires entraînerait une baisse équivalente de la consommation et une réduction du PIB de 0,5%. Ces effets négatifs se traduiront par la destruction d'emplois et une baisse de l'attractivité de la Nouvelle-Calédonie ».

Deuxième point, les conséquences sur les investissements, les mesures fiscales en discussion envoyant « un signal alarmant » aux entreprises et aux ménages, qui pourraient décourager l'investissement et inciter les personnes à quitter la Nouvelle-Calédonie. Pour le Medef-NC, cette situation est d’autant plus préoccupante que le PIB du territoire stagne depuis 2012 et connaît un recul continu depuis 2018.

Enfin, la réforme de l’IRPP proposée par le gouvernement implique son augmentation significative, de plus de 18% selon les services du gouvernement. Une évolution particulièrement forte qui, même si des ajustements sont apportés en fonction des tranches d'imposition, impactera nécessairement toutes les catégories de contribuables. Pour le Medef-NC, cette augmentation de la pression fiscale risque d’aggraver la situation économique déjà précaire, notamment en raison de l'exode massif de la population depuis 2015.

Du côté des entreprises, la réforme prévoit l’intégration des dividendes et des intérêts de comptes courants d’associés dans l’assiette imposable de l'IRPP. Cette mesure rencontre une opposition ferme de la part des chefs d’entreprises, qui évoquent une fiscalité du capital déjà élevée en Nouvelle-Calédonie, une surtaxation pouvant entraîner des fuites de capitaux vers des destinations fiscalement plus attrayantes, et les détenteurs de capitaux à retirer leurs liquidités des entreprises, entravant ainsi leur capacité d'investissement et leur développement à long terme.

Le Medef-NC conclut en appelant le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie à réfléchir à d’autres alternatives à l’ajout de pression fiscale, telles que la réduction des cotisations sociales, pour stimuler la croissance, le pouvoir d'achat, et les recettes fiscales, et demandent la mise en œuvre « d’une réflexion approfondie sur les réformes fiscales afin de préserver l'avenir économique de la Nouvelle-Calédonie ». 

Damien Chaillot