Nouvelle-Calédonie : Le leader indépendantiste kanak Christian Tein remis en liberté

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Nouvelle-Calédonie : Le leader indépendantiste kanak Christian Tein remis en liberté

Le leader indépendantiste kanak Christian Tein, en détention provisoire depuis un an dans l'enquête sur les émeutes mortelles en Nouvelle-Calédonie au printemps 2024, a été libéré jeudi par la cour d'appel de Paris.

« Enfin des juges (ont) compris le fond du dossier », s'est réjoui Me François Roux, qui défend Christian Tein. « C'est une première victoire mais le combat continue », a ajouté son deuxième avocat, Me Florian Medico.

Le militant de 57 ans, qui comparaissait en visioconférence depuis le centre pénitentiaire de Mulhouse-Lutterbach (Haut-Rhin), s'est engagé à « répondre aux convocations de la justice » et à vivre chez sa compagne en Alsace. Élu en août 2024 président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), il a toujours nié avoir appelé à commettre des violences et se présente comme un « prisonnier politique ».

Il est le chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), une organisation que la justice soupçonne d'être derrière les émeutes qui ont éclaté le 13 mai 2024 en Nouvelle-Calédonie, faisant 14 morts, dont deux gendarmes, et plus de deux milliards d'euros de dégâts.

L'avocate générale avait requis son maintien en détention provisoire, « unique moyen d'éviter une concertation frauduleuse » et pour garantir que Christian Tein, présenté comme « le commanditaire » ayant diffusé « un mot d'ordre », réponde aux convocations de la justice.

Pour son avocat, au contraire, « le dossier est vide » et les trois magistrats instructeurs ont pris la « décision unanime » de le remettre en liberté. « On ne reproche à M. Tein que des discours politiques, militants. Il n'a jamais, jamais appelé à prendre les armes, à la violence, à porter atteinte aux intérêts de l'État », a assuré Me Medico.

« Vous êtes en présence d'un dossier de décolonisation suivi par les Nations unies et voir des indépendantistes être traités de terroristes... », s'est désolé Me Roux. Les trois magistrats instructeurs qui enquêtent à Paris sur les émeutes mortelles de 2024 en Nouvelle-Calédonie ont ordonné le 3 juin la remise en liberté sous contrôle judiciaire de Christian Tein, quelques jours après un interrogatoire.

Ils ont notamment estimé qu'à ce stade de la procédure, il n'est pas démontré que Christian Tein ou d'autres mis en examen auraient préparé un attroupement armé ou un groupement violent, avait indiqué à l'AFP une source proche du dossier. Mais le parquet a fait un référé-détention, contraignant le militant à rester incarcéré jusqu'à l'audience de jeudi.

La cour d'appel a également ordonné la remise en liberté de trois autres militants incarcérés dans l'Hexagone, Dimitri Qenegei, Guillaume Vama, Erwan Waetheane, et confirmé celle d'un quatrième, Steeve Unë.

Avec AFP