Le Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie a condamné, dans un communiqué, les incendies d’églises des deux dernières semaines, ainsi que la profanation du monument et de la sépulture du grand chef Ataï à La Foa. Il annonce aussi « un dispositif de sécurité pour garantir l’intégrité de ces lieux de culte ».
Maison des sœurs, presbytère et église de Saint-Louis, église de Notre-Dame de l’Assomption sur l’île des Pins, presbytère de Thio-Mission : « Des lieux de culte historiques de la Nouvelle-Calédonie ont été atteints de manière irréversible par des émeutiers », regrette le représentant de l’État, qui souligne « des actes très graves sur des édifices cultuels majeurs de la Nouvelle-Calédonie ».
« Le haut-commissaire condamne, comme l’ensemble des faits commis depuis le 13 mai dernier, avec la plus grande fermeté, ces actes d’une extrême malveillance qui sont une attaque non seulement au patrimoine de la Nouvelle-Calédonie, mais également à la liberté de culte des Calédoniens », a-t-il ajouté.
Réaffirmant « sa pleine solidarité avec la communauté catholique, et avec l’ensemble des autres communautés religieuses du territoire, et son entier soutien dans la recherche de l’apaisement de la situation », Louis Le Franc annonce « un dispositif de sécurité est déployé pour garantir l’intégrité de ces lieux de culte ». Depuis ce lundi 22 juillet, des effectifs de la police nationale sont par exemple postés aux abords de la cathédrale de Nouméa, précisent nos partenaires des Nouvelles Calédoniennes.
Dans son communiqué, le haut-commissaire dénonce aussi la « profanation du monument et de la sépulture du grand chef Ataï à La Foa ». Un « acte d’une grande gravité » durant lequel des reliques auraient été dérobées. « Le haut-commissaire de la République réaffirme son plein et entier soutien aux Calédoniens et redit sa détermination pour leur assurer un retour à la vie normale. Les forces de sécurité maintiendront leurs efforts pour assurer l’ordre public en Nouvelle-Calédonie » conclut le communiqué.
Le président indépendantiste du gouvernement collégial calédonien, Louis Mapou, qui avait déjà condamné les exactions sur les lieux de cultes, a aussi dénoncé la profanation du mausolée du grand chef, construit en 2021, lors du retour sur l’archipel des crânes du Grand Chef Ataï, qui mena l’'insurrection kanak de 1878, et de son compagnon. « Nul ne peut se satisfaire ni justifier décemment de tels actes qui dépassent notre entendement collectif ».
« Je dénonce, au nom du gouvernement collégial, ces actes qui portent préjudice à la mémoire collective que représentent les édifices religieux ainsi que les lieux de commémoration historique. Ces agissements sapent tous ces liens que nous avons durement tissés et construits dans la douleur, depuis des décennies, pour parvenir à bâtir un avenir en commun. On ne peut se contenter d’en faire le décompte, jour après jour » a-t-il écrit. « Il est important que la population en prenne conscience et qu’elle prenne sa part de responsabilité pour contribuer aux côtés de toutes les autorités à ramener la paix en Nouvelle-Calédonie ».
Même discours du côté du Sénat coutumier, qui appelle aussi au calme, et du maire de La Foa qui condamne « une attaque directe à nos valeurs collectives, à notre mémoire partagée et à notre volonté de bien vivre dans le respect mutuel ». Samedi, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin, également garant de la liberté de culte en France, avait dénoncé une « violence nihiliste assumée », suite aux incendies d’églises de l’archipel.
