Le groupe Les Loyalistes a présenté ce mercredi en Nouvelle-Calédonie son projet institutionnel pour l’avenir de l’archipel. Ce groupe favorable au maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la République défend notamment un statut de « pays intégré », mais aussi un retour de compétence vers l’État.
Un projet qui sera défendu lors de la prochaine visite de Gérald Darmanin, début mars, durant laquelle devrait s’ouvrir les négociations autour du volet institutionnel de l’avenir de l’archipel. En premier lieu, le groupe Les Loyalistes, formé de plusieurs partis politiques non indépendantistes réunis au Congrès, demande l’ouverture du corps électoral, restreint pour les élections provinciales dont les prochaines auront lieu en 2024.
Plus surprenant, le groupe défend l’arrêt des transferts de compétence et le retour de certaines d’entre elles, transférées dans le cadre de l’accord de Nouméa, vers l’État. « On arrête le transfert de compétences de l’État à la Nouvelle-Calédonie » a affirmé Sonia Backès, qui a pour l’occasion revêtu sa casquette de représentante des Républicains calédoniens. Elle évoque notamment l’article 27 de l’accord de Nouméa concernant l’enseignement supérieur et l'audiovisuel.
Mais l’élue va plus loin et évoque aussi les « compétences transférées (…) qu’on n’exerce pas ou très mal parce qu’on n’a pas les capacités humaines de les gérer ». Et face à l’irréversibilité de ses transferts prévue par la Constitution, Sonia Backès demande « une modification constitutionnelle » pour « défaire » cette irréversibilité et ainsi, « les rendre à l’État » pour, précise-t-elle, « l’autonomie et l’efficacité de la Nouvelle-Calédonie ».
Autre point évoqué : un statut de « pays intégré » dans la Constitution. « Un pays intégré, c’est notre identité propre, c’est la spécificité calédonienne au sein de la République » a expliqué Nicolas Metzdorf, député Renaissance et président de Génération NC. « On ne veut pas être associé, on veut être pleinement intégré dans la République », ajoute-t-il.
« La deuxième chose, c’est que nous souhaitons que l’organisation de la Nouvelle-Calédonie permette son fonctionnement » poursuit le député qui souligne « une institution « pays » qui va garantir l’unité de la Nouvelle-Calédonie avec des compétences qui lui seront dédiées et on gardera les provinces qui sont des institutions de proximité qui assureront le développement économique ».
Face aux indépendantistes réunis au sein du FLNKS, qui eux défendent un nouvel accord politique d’accession à la pleine souveraineté, Les Loyalistes entendent convaincre leurs partenaires politiques également attachés au maintien dans la République. « L’objectif de notre projet est qu’il soit vendable aux autres forces non indépendantistes que sont Le Rassemblement et Calédonie ensemble » a estimé Gil Brial, président du MPC, pour « avoir un camp non indépendantiste qui soit soudé, uni et qui aille dans le même sens ».