Nouvelle-Calédonie : La situation précaire du RUAMM en pleine crise sanitaire

Nouvelle-Calédonie : La situation précaire du RUAMM en pleine crise sanitaire

La situation déficitaire du RUAMM en Nouvelle-Calédonie est connue. En juin dernier encore, la Cafat et le CHT rappelaient l'urgence de la situation financière de l'institution. Avec l'arrivée d'un troisième épisode de confinement dont le coût pourrait s'avérer colossal, la situation s'annonce inquiétante. Le point grâce au reportage de nos confrères de CALEDONIA.

Oui, les salaires des hôpitaux seront assurés, il n'y a pas de soucis là-dessus, la question a été réglée”, expliquait Yannick Slamet, porte-parole du gouvernement, en conférence de presse ce mardi 14 septembre. Une affirmation qui témoigne de la situation précaire du RUAMM en Nouvelle-Calédonie, qui risque le défaut de paiement. Si Xavier Martin, directeur de la Cafat, explique que des “solutions à court terme ont été trouvées”, sans détailler son propos, les dettes accumulées, couplées aux coûts encore indéfinis liés au troisième confinement sur le territoire, font craindre le pire alors que les coûts de fonctionnements ne font qu'augmenter en raison de la crise sanitaire.

Déjà sujet à 30 milliards de Francs CFP de dettes (250 millions d'euros), 13 milliards de déficits annuel (108 millions d'euros), le surcoût engendré par le nouveau confinement et la situation épidémique sur le territoire pourraient coûter, au minimum, 20 milliards de Francs CFP (166 millions d'euros) à l'institution. Une situation qui fragilise également les entreprises calédoniennes, en témoigne les 4 milliards de Francs CFP (33 millions d'euros) dus à un fournisseur du CHT. Un défaut de paiement qui se répercute sur les entreprises du Caillou à hauteur de 2,7 milliards de Francs CFP (22,5 millions d'euros).

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La situation est devenue préoccupante et la possibilité que le défaut de paiement, notamment des salaires des soignants, est réel. Les recettes fiscales du territoire ne peuvent couvrir le gouffre de dettes qui continue de s'accumuler, et si des pistes de réflexion sont actuellement étudiées, seule la contraction d'un prêt semble, pour l'heure et à court terme, une solution viable. La piste du prêt avait été avancée par le gouvernement précédent, avant d'être invalidée depuis le 17e gouvernement de Louis Mapou. Face à l'urgence de la situation, le Conseil d'administration de la Cafat se réunira la semaine prochaine.

Damien Chaillot avec CALEDONIA