Depuis une dizaine d’années, la population de dugong, aussi appelé vache marine, est observée à la baisse. Avec une population estimée aujourd’hui à environ 400 individus, le dugong a été classé en danger d’extinction par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Face à cette situation, la Province Sud annonce le renforcement de ses actions pour la protection de l’espèce.
Braconnage, collision avec les bateaux, prise accidentelle dans des filets de pêche, ou encore dégradation de son habitat par l’homme, telles sont les 4 raisons principales de la baisse de la population des dugongs dans les eaux calédoniennes.
Si la Province Sud agit, depuis bientôt une quinzaine d’années, pour la protection de l’espèce Province Sud actions depuis 13 ans, les actions menées n’empêchent pas la lente disparition de l’espèce.
En réponse, la collectivité décide de renfoncer la politique publique dédiée pour les 5 prochaines années, comme l’explique Laurence Bachet, chargée de la gestion des aires marines protégées à la Province Sud, au micro de Caledonia : « On a des actions de gouvernance, de sensibilisation et communication, des actions de contrôle, d’amélioration de la connaissance, je ne vais pas toutes les citer, car il y en a beaucoup, mais les plus innovantes ça va être le suivi par drone des populations de dugong, notamment de la région de Bourail et de Poya ».
Un changement de rythme et d’axe devenu nécessaire, puisque depuis la fin de l’année 2022, le dugong est passé d’espèce vulnérable à espèce en voie d’extinction, en raison de la fragilité actuelle de la population, témoigne Claire Garrigue, scientifique de l’IRD et référente de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) :« Le classement a été basé sur plusieurs critères. Cette diminution, le fait que la Calédonie et cette population soit à la frontière de la distribution de l’espèce, car il n’y a plus de dugong quand on part vers l’Est du Pacifique, et puis aussi et surtout le fait que cette population avait une diversité génétique très faible, et et ça, ça les rend fragile, parce que s’ils sont attaqués par une maladie, ils peuvent disparaître ».
« Le classement a été basé sur plusieurs critères. Cette diminution, le fait que la Calédonie et cette population soit à la frontière de la distribution de l’espèce, car il n’y a plus de dugong quand on part vers l’Est du Pacifique, et puis aussi et surtout le fait que cette population avait une diversité génétique très faible, et ça, ça les rend fragile, parce que s’ils sont attaqués par une maladie, ils peuvent disparaître ».
Le Fonds mondial pour la nature (WWF), travaille activement à ce changement de paradigme, et organise des ateliers de travail pluridisciplinaire, afin de mettre en commun les actions, potentiels, et créer des synergies. Une stratégie qui pourrait s’avérer payante selon Marc Oremus, responsable du bureau WWF en Nouvelle-Calédonie, du WWF, travail en atelier avec autres acteurs pour mettre en place des actions pour sauver les dugongs :
« Le fait d’avoir un public très différent, différents acteurs, c’est vraiment une force pour pouvoir protéger le dugong, parce qu’on a clairement besoin de s’appuyer sur les compétences, les réseaux, les prérogatives de chacun, et c’est vraiment en construisant comme cela un réseau d’acteurs disponibles sur tous les secteurs qu’on peut espérer changer la tendance pour le dugong ».
Damien CHAILLOT