La nouvelle ministre des Outre-mer s’est adressée, par visio-conférence, aux responsables politiques, économiques et syndicaux réunis au haut-commissariat, ce mardi 14 octobre, à l’occasion de la première réunion du "pacte de refondation". Une première prise de parole sur le dossier calédonien durant laquelle elle a rappelé la détermination de l’État à poursuivre la mise en œuvre de l’accord de Bougival, mis à mal par l’instabilité politique nationale. Détails avec notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
Deux jours après sa nomination, c’est devant une salle comble de la résidence du haut-commissariat que Naïma Moutchou s’est adressée, pour la première fois, aux responsables calédoniens, ce mardi 14 octobre. La nouvelle ministre des Outre-mer, qui a succédé à Manuel Valls rue Oudinot, est intervenue par visioconférence en préambule de la première réunion consacrée au "pacte de refondation", un des chantiers de la mission de reconstruction menée par Claire Durrieu, présente en Nouvelle-Calédonie depuis début octobre.
La réforme constitutionnelle présentée en conseil des ministres
"C’est un moment important pour moi", a introduit la nouvelle ministre. Je sais que certains, en m’écoutant aujourd’hui, peuvent se demander qui je suis, d’où je viens, et ce qui m’amène probablement ici. C’est une réaction naturelle, je la comprends", a-t-elle poursuivi, avant de se présenter comme une "femme de convictions", "de dossiers" mais aussi "de caractère". Autant d’aspects de sa personnalité qu’elle entend mettre au service de la Nouvelle-Calédonie, a-t-elle affirmé depuis son bureau parisien. Un dossier que Sébastien Lecornu a érigé, avec la quête d’un budget 2026, en "priorité", a rappelé Naïma Moutchou.
Le cap reste donc le même pour le nouvel exécutif : mettre en œuvre le plus rapidement possible l’accord de Bougival, alors que son calendrier est perturbé par l’instabilité politique nationale. "Je veux vous le dire très clairement : la détermination du gouvernement reste entière." La nouvelle locataire d’Oudinot a ainsi révélé qu’elle présenterait, ce mardi 14 octobre, le projet de réforme constitutionnelle issue de l’accord signé le 12 juillet entre les différentes formations politiques calédoniennes. Le projet de loi organique visant à reporter les élections provinciales à juin 2026 doit, d’autre part, être examiné par le Sénat mercredi 15 octobre. Naïma Moutchou a également indiqué qu’elle se rendrait prochainement sur le territoire, "pour poursuivre le dialogue avec l’ensemble des partenaires", y compris le FLNKS, qui a rejeté l’accord.
"Une partenaire exigeante et loyale"
La ministre a aussi abordé le sujet économique, objet de la réunion du jour au haut-commissariat, en rappelant les deux axes qui vont structurer ce travail : les "mesures d’urgence indispensables pour soutenir la relance économique" ainsi que "des réformes structurelles de long terme".
"Trois constats" devront, selon la ministre, guider l’action des responsables économiques, syndicaux et politiques calédoniens. D’abord l’avenir de la filière nickel, "qui traverse une crise profonde", mais demeure "le pilier industriel" du pays, "symbole de la souveraineté économique de la Nouvelle-Calédonie". "Le nickel calédonien peut devenir un atout stratégique européen face à la Chine à condition, encore une fois, d’être intégré dans une stratégie cohérente, durable et compétitive", a affirmé Naïma Moutchou.
Deuxième constat : la simple relance du nickel ne suffira pas. Un nouveau souffle économique passera par la diversification, avec le développement "de l’économie verte et bleue, de l’autosuffisance alimentaire, énergétique, de l’économie sociale et solidaire…", a-t-elle énuméré. Troisième constat, "et immense défi" : la création d’un "projet de société", afin de réparer les "fractures sociales et identitaires" qui ont mené à la crise de mai 2024. "Il faut rebâtir des fondations solides du vivre ensemble, retrouver la confiance et faire de la jeunesse calédonienne une priorité."
"Je veux être une partenaire exigeante et loyale", a conclu la ministre des Outre-mer, assurant les responsables calédoniens du "soutien de l’État".
Par Les Nouvelles Calédoniennes