La Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), le groupe indépendantiste à l'origine de la mobilisation contre la réforme électorale qui a dégénéré en émeutes en Nouvelle-Calédonie, se réunit samedi et dimanche à huis clos pour décider de la suite à donner au mouvement.
Soupçonnés par la justice d'avoir commandité les violences qui secouent le territoire français du Pacifique Sud depuis le 13 mai, treize de ses membres, dont son chef Christian Tein, ont été mis en examen, notamment pour complicité de tentative de meurtre et association de malfaiteurs. Sept d'entre eux ont été placés en détention provisoire dans des prisons de l'Hexagone.
Deux d'entre eux ont depuis été remis en liberté et placés sous contrôle judiciaire et bracelet électronique, toujours à 17.000 km du Caillou.
Les responsables de la CCAT ont toujours nié avoir appelé à la violence.
"L'organisation assume la mobilisation politique et pacifique du rapport de force sur le terrain", a-t-elle toutefois rappelé mercredi dans un communiqué.
Le mouvement a été lancé le 13 mai à la suite du vote par les députés et les sénateurs d'un projet de loi constitutionnel réformant la composition du corps électoral en vue du scrutin provincial de la fin 2024.
Les indépendantistes rejettent cette réforme, qu'ils accusent de marginaliser le poids politique de la population autochtone kanak. La réunion du week-end, prévue à huis clos à Poindimié (côte Est), doit permettre de "revisiter la planification de notre mobilisation pacifique avec une meilleure coordination", selon la CCAT.
Le groupe est divisé en cellules locales qui disposent d'une très large autonomie. Très radicales, certaines, comme celle de Thio (côte est), ont appelé au boycott des élections législatives anticipées, contre le mot d'ordre de libre participation donné par la CCAT.
Le rendez-vous doit également permettre de discuter du prochain congrès du Front de libération kanak socialiste (FLNKS), qui rassemble la très grande majorité des partis indépendantistes et qui ne s'est pas réuni depuis le début de la crise.
Initialement prévu le 15 juin dernier, ce congrès avait été annulé au dernier moment, en raison d'une affluence massive de militants de la CCAT qui avait empêché l'organisation des débats.
Avec AFP