Nouvelle-Calédonie : des peintures rupestres bientôt sauvegardées grâce à la numérisation 3D

Nouvelle-Calédonie : des peintures rupestres bientôt sauvegardées grâce à la numérisation 3D

À une heure de navigation depuis Ponérihouen, sur la tribu de Bâ à Houaïlou, une presqu’île du cap Bocage abrite une grotte ornée de peintures rupestres anciennes. Ces œuvres, fragiles vestiges du passé, font aujourd’hui l’objet d’une campagne de numérisation et d’étude menée par des archéologues et chercheurs internationaux. Focus grâce au reportage de nos partenaires de CALEDONIA.

En 1980, les archéologues avaient recensé quelque 180 dessins sur les parois de cette grotte. Tortues, voiliers, scènes de vie, les représentations sont variées et témoignent d’une occupation humaine ancienne. Si leur datation précise n’a pas encore été établie, ces motifs sont associés à la période de peuplement de l’archipel. Mais le temps et les intempéries ont endommagé la majeure partie de ces œuvres. Il n’en resterait aujourd’hui qu’une quarantaine, encore visibles mais vulnérables. C’est pour cette raison qu’une campagne de numérisation 3D a été lancée.

Dereck Kawiti, professeur en architecture à l’université de Wellington, en Nouvelle-Zélande, explique la portée technologique du projet : « Nous pouvons capturer le relief, la coloration des roches, des surfaces. Le laser s’étend sur 180°, ce qui nous permet d’obtenir des données complètes ». Grâce à ces technologies, l’ensemble de la grotte et sa façade sont minutieusement scannés. L’objectif est de conserver un maximum de détails en prévision d’une future restauration des dessins.

Raissa Poarairiwa, chargée d’actions culturelles et référente de l’archéologie en Province Nord, précise : « L’Institut d’archéologie a fait plusieurs tests, et aujourd’hui ils savent comment il faut restaurer cette grotte, mais on attend le résultat de la numérisation 3D pour redessiner les dessins qui sont sur cette paroi rocheuse ».

L’enjeu est aussi patrimonial. Une fois les études terminées, un classement du site pourrait être envisagé : « Grâce à ces études, ils vont nous démontrer dans le futur si on peut le conserver encore une cinquantaine d’années. Si c’est le cas, on passera à l’étape supérieure de la protection, qui est le classement du site », ajoute-t-elle. Le projet est mené en partenariat avec les habitants de la tribu de Bâ, qui participent à l’effort de restauration et de valorisation de ce patrimoine culturel unique. 

Damien Chaillot