Mayotte : Le Département reçoit 100 millions d’euros de l’État pour l’aide sociale à l’enfance

Mayotte : Le Département reçoit 100 millions d’euros de l’État pour l’aide sociale à l’enfance

La convention signée entre l’État et le Conseil départemental assure 100 millions d’euros pour l’aide sociale à l’enfance et le transport scolaire. Ce financement stabilise le budget 2025 et ouvre la voie à des actions concrètes, comme la Maison du Bonheur de Bandraboua, un lieu dédié à l’accueil et à la protection des fratries. Un sujet de notre partenaire France Mayotte Matin.

Cette semaine, la signature de la convention tant attendue, pour l’aide sociale à l’enfance (ASE) et le transport scolaire, entre l’État et le Conseil départemental de Mayotte vient consolider un partenariat déjà engagé.

L’accord prévoit une enveloppe de 100 millions d’euros qui permettra de compenser les coûts générés en partie par la pression démographique et l’immigration clandestine. Cette enveloppe représente une véritable bouffée d’oxygène : elle stabilise le budget 2025 et permet de sortir de l’incertitude. Ces crédits figuraient dans le budget présenté, mais ils n’étaient pas encore garantis. L’argent devrait donc arriver prochainement dans les caisses du Département.

Ce financement doit sécuriser l’exercice budgétaire de l’année et donner de la visibilité à l’action publique, là où le risque était grand de voir 2025 se terminer dans le rouge. Au-delà de l’équilibre des comptes, cette convention ouvre aussi la voie à des initiatives concrètes dans le domaine social et éducatif avec l’ouverture de la Maison du Bonheur à Bandraboua.

« La nouvelle contractualisation entre le Conseil départemental et l’État nous oblige à innover et à renforcer la mise à l’abri des mineurs », explique Madi Moussa Velou, vice-président du Conseil départemental, chargé des Solidarités, de l’Action sociale et de la Santé.

Cette Maison du Bonheur fait partie des nouveaux Lieux de Vie et d’Accueil (LVA) créés pour préserver et renforcer le lien fraternel, souvent brisé lors des parcours de placement. Gérée par Horizon Tawa, la structure accueille les fratries dans un cadre sécurisé : l’organisation prévoit un étage réservé aux filles et un rez-de-chaussée pour les garçons, chacun disposant de chambres séparées, d’espaces d’étude et d’un accompagnement éducatif. Les enfants participent à des activités de jardinage, d’agriculture, à des séances de remise à niveau scolaire et à des ateliers de sensibilisation à la santé.

L’objectif est double : assurer la protection immédiate et préparer l’intégration scolaire et sociale, tout en consolidant la fratrie comme repère affectif essentiel. Le Conseil départemental entend développer d’autres LVA sur le territoire, pour offrir aux fratries et aux publics vulnérables des solutions adaptées et durables.

Anthony Maltret pour France Mayotte Matin