Nouvelle-Calédonie : Des congrès aux enjeux majeurs pour l’UPM et le Palika

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Nouvelle-Calédonie : Des congrès aux enjeux majeurs pour l’UPM et le Palika

Les deux partis alliés réunissent leurs adhérents ce week-end, à Poum pour l’un et à Kaala-Gomen pour l’autre. Il s’agira d’aborder le sujet de la reconstruction du pays et de la reprise des discussions politiques, mais surtout de décider de leur avenir ausein du FLNKS, avec lequel ils ont rompu les relations en août. Précisions avec notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.

 

Une économie à terre, des discussions politiques à l’arrêt et un avenir institutionnel encore impossible à définir : c’est dans ce contexte incertain, six mois après les violences qui ont secoué la Nouvelle-Calédonie, que le Palika et l’Union progressiste en Mélanésie (UPM) réunissent leurs adhérents, ce week-end. Le premier tiendra son 49e congrès à la tribu de Païta, dans la commune de Kaala-Gomen, et le second à Poum. Pour les deux partis alliés, la feuille de route de ces deux jours de discussions est sensiblement la même.

D’abord, il s’agira d’évoquer la "reconstruction" et la sortie de crise, notamment d’un point de vue économique. "C’est vital pour nos populations", dit Victor Tutugoro, président de l’UPM. Pour y parvenir, les deux partis tournent leurs regards vers le plan de sauvegarde, de reconstruction et de refondation (S2R) élaboré par le gouvernement, qu’ils soutiennent publiquement depuis le départ. Les adhérents seront invités à se prononcer sur ce programme de mesures, qui leur sera présenté par les membres en charge du dossier. "On devra voir comment ce plan peut être une solution vers une sortie de crise", souligne Judickaël Selefen, porte-parole du Palika.

Quel avenir au sein du Front ?

La question de l’avenir institutionnel et de la reprise des discussions, interrompues depuis le mois de mars, sera évidemment abordée. Toujours fervents défenseurs du projet d’indépendance avec partenariat, les deux partis vont devoir définir, ce week-end, les moyens d’y parvenir. "On sait que cette trajectoire passera par un accord avant les provinciales de 2025", constate Judickaël Selefen. "On va continuer de discuter avec l’Etat et les forces non-indépendantistes", assure Victor Tutugoro. L’arrivée imminente de la mission parlementaire de "concertation et de dialogue", constituée de Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, et de Gérard Larcher, président du Sénat, sera l’occasion de présenter ce scénario.

Reste toutefois une interrogation : sous quelle bannière les deux partis vont-ils défendre leur projet ? En août, l’UPM et le Palika ont suspendu leur participation au FLNKS à la suite du congrès extraordinaire de Koumac, qui avait abouti à l’intégration des membres de la CCAT au sein du Front et à l’élection de son leader, Christian Téin, en tant que président. Au terme de leurs congrès respectifs, les deux partis devront avoir pris une décision concernant leur place au sein du Front. "On va évidemment devoir parler du portage politique", signale Judickaël Selefen. Ces derniers mois, et notamment lors du déplacement fin octobre en Nouvelle-Calédonie du ministre des Outre-mer, les élus du Palika et de l’UPM ont mené les échanges politiques sous l’étiquette de l’Union nationale pour l’indépendance (UNI). "Est-ce qu’on peut en faire le nouvel outil pour reprendre les discussions ? Ce sera la décision que nous aurons à prendre ce week-end", présente Victor Tutugoro, affichant sa position : "Il faut un outil qui donne confiance aux partenaires. Ça semble difficile de repartir avec la structure qui a appelé à la casse."


Par Les Nouvelles Calédoniennes