Nouvelle-Calédonie : Dans une tribune, des députés LaRem appellent à « une perspective institutionnelle partagée »

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Nouvelle-Calédonie : Dans une tribune, des députés LaRem appellent à « une perspective institutionnelle partagée »

Dans une tribune publiée dans Libération ce dimanche, Christophe Castaner, président du groupe LaRem à l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, députée LaRem et présidente de la commission des Lois, ainsi qu’un collectif de parlementaires de la majorité, affirment leur « soutien au dialogue », à la « consultation citoyenne » et à une « une perspective institutionnelle partagée ». 

Souhaitant « sensibiliser l’ensemble des Français à ce qui se passe en ce moment même dans un territoire lointain de notre République », les 18 députés de la majorité -parmi lesquels le député de Guadeloupe, Olivier Serva, la députée de l’Essonne originaire de Polynésie, Stéphanie Atger, la députée de Mayotte, Ramlati Ali, et le député du Val d'Oise, Guillaume Vuilletet-, estiment « que l’ensemble de la Nation doit se sentir concerné par l’avenir de ce territoire, si loin et si proche à la fois ». 

S’ils assurent que le choix de rester ou pas au sein de la France lors du prochain référendum d’indépendance appartient aux Calédoniens, les députés disent toutefois leur « espoir (…) d’une Nouvelle-Calédonie qui demeure au sein de la République, sous une forme adaptée à ses spécificités et ses forces mais présente dans la Nation française ». « Mais nous souhaitons plus encore que le choix qu’ils vont faire soit le résultat d’un dialogue qui, quel qu’en soit le résultat, préserve la concorde et la paix », poursuivent-ils.

« La réalité sociale, culturelle, identitaire et sociétale d’une communauté aussi diverse que celle qui peuple la Nouvelle-Calédonie ne se fonde pas dans un vote binaire, un peu réducteur sans doute, sans que celui-ci ait été précédé d’un moment majeur de débat au sein même de cette communauté », indiquent encore les députés de la majorité qui saluent ainsi « l’organisation de la consultation citoyenne à l’initiative de Sébastien Lecornu et du gouvernement ».

« Ce débat, sans fard, irrigué par près d’un millier de contributions, a permis d’aborder tous les sujets. Il a montré combien la défense et la diffusion de la culture kanak méritent d’être renforcées. Il a dissipé, aussi, l’illusion d’une économie qui serait tout entière fondée sur la ressource du nickel. Il témoigne des aspirations d’une nouvelle génération qui veut regarder davantage vers l’avenir et considérer l’histoire pour ce qu’elle est : un héritage et non un carcan ». 

« La moitié des Calédoniens ont moins de 30 ans et sont donc nés après les accords de Matignon », dit encore la tribune, et selon les députés, « L’enjeu pour ces jeunes, c’est la construction d’une communauté de destin. Ils aspirent à un développement harmonieux sur le plan économique, social, environnemental ». Ils appellent donc à « une perspective institutionnelle partagée », et refusent « une fragmentation du territoire calédonien, car il n’y a guère de partitions heureuses ». 

Les députés demandent également que « quelle que soit la solution retenue, nous souhaitons que l’État y conserve un rôle majeur », en termes de « soutien apporté en matière économique et de développement, dans la solidarité nationale qui a pleinement joué à l’occasion de la crise sanitaire ». Ils évoquent aussi les « les enjeux géopolitiques » : l’axe indo-pacifique développée par le président Emmanuel Macron ou encore la « Chine qui entend diffuser largement son influence sur cette partie de la planète et qui considère visiblement la sortie de la Nouvelle-Calédonie de la République comme servant ses intérêts ». 

« Nous voulons par cette tribune satisfaire deux objectifs : affirmer notre soutien au dialogue entrepris par la société calédonienne et appeler tous nos concitoyens à être attentifs à ce sujet », poursuivent les députés. « Parler du devenir de ce territoire français, c’est parler de la France. Et nous en sommes persuadés : avec les Calédoniens, grâce à leur histoire, à leur diversité, à leur éloignement aussi, notre Pays incarne davantage son rêve d’universalité », concluent-ils.