Nouvelle-Calédonie : Après l’UPM, le Palika prend également ses distances avec le FLNKS

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Nouvelle-Calédonie : Après l’UPM, le Palika prend également ses distances avec le FLNKS

Le parti annonce à son tour se mettre « en retrait du fonctionnement actuel du FLNKS », jugeant que le Front indépendantiste n’est plus l’outil adapté pour mener à bien les deux grands chantiers identifiés : un plan de sortie de crise et la recherche d’un accord global vers une indépendance avec partenariat. Explications de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.

Le FLNKS est officiellement orphelin de deux des quatre partis qui le composaient historiquement. Sans surprise, le Parti de libération kanak (Palika) a en effet annoncé, ce vendredi 15 novembre en conférence de presse, se retirer du « fonctionnement actuel » du Front indépendantiste kanak, fondé dans les années 80 par Jean-Marie Tjibaou notamment. 

La veille, l’Union progressiste en Mélanésie (UPM) avait déjà acté son retrait. Et ce vendredi c’est au tour du Palika d’acter sa prise de distance, décision prise lors de son 49e congrès, organisé le week-end dernier à Kaala-Gomen. Elle intervient deux mois après une première suspension de sa participation au Front, à la suite du 42e congrès du FLNKS qui avait abouti à l’intégration de la CCAT et à la nomination de son leader, Christian Téin, à la présidence. 

Le Plan S2R, une étape vers l’indépendance

À l’avenir, aucun membre du Palika ne sera donc représenté au sein du bureau politique du FLNKS. « On reçoit des invitations chaque semaine, les camarades déclinent », souligne Adolphe Digoué. Le parti ne s’empêche pas pour autant de « discuter avec les groupes » qui composent le Front « sur différents sujets ». Avec le retrait de l’UPM et du Palika, le FLNKS est donc réduit à l’Union calédonienne (UC) et le Rassemblement démocratique océanien (RDO).

Ce retrait n’est pas simplement le résultat d’une divergence de position autour de l’intégration de la CCAT ou des évènements du 13 mai. Le Palika juge désormais que le format proposé par le FLNKS, « instrumentalisé par certaines composantes », ne permet plus de porter convenablement son projet politique phare : l’accession à l’indépendance avec partenariat. C’est donc sous la bannière de l’Union pour l’indépendance (UNI) que le parti va tenter de convaincre « les partenaires locaux et la puissance de tutelle » du bien-fondé de cette proposition.

Pour y parvenir, « deux chantiers ont été ouverts », présente Charles Washetine, porte-parole du Palika, et devront être menés à bien d’ici les élections provinciales de novembre 2025. Le premier consiste à mobiliser la base du parti pour défendre, à travers le pays, le plan de sauvegarde, de reconstruction et de refondation (S2R) porté par le 17e gouvernement.

Un programme de réformes qui pourrait aboutir à « un partage des compétences régaliennes » et à la définition d’un « nouveau contrat social proposé aux Calédoniens », selon Judickaël Selefen, également porte-parole. En posant les bases d’un nouveau modèle de société, le plan S2R est perçu, par le parti du président du gouvernement Louis Mapou, comme le moyen parfait de préparer l’accession à la pleine souveraineté en partenariat.

Des élections provinciales déterminantes

Le second chantier lancé concerne « les discussions sur l’avenir institutionnel », poursuit Charles Washetine. « Il faut un accord global pour configurer les relations que nous aurons demain avec l’État ». Cet accord devra intégrer la question brûlante « du corps électoral », mais aussi définir une « période de transition » avant l’organisation d’un nouveau « référendum d’autodétermination » sur le projet d’indépendance avec partenariat.

Ces deux chantiers seront les piliers de la campagne pour les élections provinciales du Palika, un scrutin « majeur », affirme Charles Washetine. « Il faut gagner pour qu’au terme de ces élections, nous disposions d’un rapport de force suffisant pour mettre en œuvre notre solution politique ».

Baptiste Gouret pour Les Nouvelles Calédoniennes