Nouvelle-Calédonie : À Dumbéa, la reconstruction des écoles incendiées et détériorées lors des émeutes de 2024 a commencé

©Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie / Nicolas Courtot Architecture

Nouvelle-Calédonie : À Dumbéa, la reconstruction des écoles incendiées et détériorées lors des émeutes de 2024 a commencé

Une visite officielle était organisée ce vendredi 5 septembre dans les écoles Jack-Mainguet et Louise-de-Greslan à Dumbéa, avec le haut-commissaire Jacques Billant et le maire de la commune Yoann Lecourieux. Deux chantiers financés avec le soutien de l'État à hauteur de 199 millions de francs. Reportage de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.

Des chants d’enfants se mêlent aux sons caractéristiques des chantiers : coups de truelle, grincement d’une brouette, sacs de ciment posés le plus délicatement possible. La cohabitation entre les 270 élèves de l’école Jack-Mainguet, à Koutio, et les ouvriers des entreprises de rénovation semble se faire contre mauvaise fortune bon cœur.

L’établissement scolaire a été en partie détruit lors des émeutes de 2024 : la cantine, la salle des maîtres et la bibliothèque ont été incendiées. Vendredi 5 septembre, en fin de matinée, le haut-commissaire Jacques Billant, accompagné du maire de Dumbéa Yoann Lecourieux, a visité l’école élémentaire pour constater l’avancement des travaux.

Repas en salle de motricité

La majeure partie des 50 millions de francs de travaux est prise en charge par l’État. « C’est une priorité. Nous accompagnons les collectivités sur tous les établissements publics à hauteur de 80 % du coût de reconstruction ou de réhabilitation, et à 100 % pour les écoles, avec une priorité donnée à la continuité de l’enseignement. Pour que les élèves ne pâtissent pas de la destruction de leur établissement », détaille le haut-commissaire.

En attendant la livraison du chantier, prévue en février 2026, les enfants prennent leur déjeuner dans la salle de motricité. « En 2024, nous avons trouvé un accord avec Newrest et les enfants recevaient des repas froids », se souvient le maire de Dumbéa. « Cette année, nous avons pu réaliser des aménagements temporaires afin de proposer des repas chauds. »

Louise-de-Greslan rouvrira en avril 2026

Les élèves de l’école Louise-de-Greslan, eux, devront attendre avril 2026 au mieux pour réintégrer leur établissement. Fortement dégradée durant les violences de 2024, cette école élémentaire du quartier des Jacarandas avait été laissée à l’abandon, jusqu’à ce que la mairie lance les appels d’offres pour sa réhabilitation. Les travaux ont débuté vendredi 29 août. Sur les 175 millions de francs engagés, l’État en prend 152 à sa charge.

La municipalité doit avancer les fonds. « C’est une course contre la montre, car ces crédits ont rapidement été mis à disposition par l’État. Mes équipes travaillent en permanence pour instruire les dossiers, les valider et signer les autorisations d’engagement afin de verser au plus vite les avances demandées par les collectivités, dès qu’elles passent le marché », détaille le haut-commissaire. Les travaux ont donc enfin commencé, et l’école pourra de nouveau accueillir ses élèves dans quelques mois.

La moitié de l’effectif

Jérôme Lafenêtre, le directeur, se projette déjà vers cette rentrée : « Nous accueillerons sept classes, soit la moitié de l’effectif initial. Aujourd’hui, nos enfants sont répartis dans quatre établissements : à la maternelle Les Niaoulis et dans les écoles Bénébig, Bardou et Dillenseger. La Cliss a été transférée à l’école Renée-Fong. Les sept enseignants sont ceux de l’école et reviendront l’année prochaine ». Lui-même est en renfort à l’école Michelle-Delacharlerie-Rolly.

Son impatience de retrouver son établissement est palpable. La maternelle Jacarandas voisine, incendiée durant les émeutes, ne rouvrira pas ses portes. Le nettoyage a commencé et le site devrait être transformé en lieu culturel.

L'État indique que sept autres opérations de reconstruction bénéficient de son soutien pour un montant total de 693 millions de francs, par le biais de deux appels à projets. Parmi elles, plusieurs routes communales mises à mal en 2024 seront réhabilitées pour un montant de 235 millions de francs. La ville bénéficie également d'une dotation d'équipement des territoires ruraux de 85 millions de francs.

Aurélia Dumté pour Les Nouvelles Calédoniennes