Nickel calédonien : L’Usine du Nord fait bonne figure

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Nickel calédonien : L’Usine du Nord fait bonne figure

Le 15 février, Koniambo Nickel a présenté ses résultats annuels de production, en augmentation en 2022. Néanmoins, 10 ans après sa mise en service, force est de constater que le complexe industriel du Nord est encore à mi-chemin par rapport à sa capacité nominale, fixée à 50 000 tonnes. Détails de notre partenaire Actu.nc.

En 2022, la production de l’usine du Nord, détenue à 51 % par SMSP et à 49 % Glencore, a atteint 25 400 tonnes de nickel contre 17 000 tonnes l’année précédente. Comme l’expliquait le groupe suisse dans un communiqué de presse il y a quelques semaines, cette progression tient au fonctionnement des deux lignes de production « pendant la majeure partie de l’année », contrairement à l’année 2021 marquée par des incidents techniques. C’est certes mieux qu’en 2021, mais « inférieur » à l’objectif initialement fixé à 33 000 tonnes pour 2022. En cause : un début d’année pluvieux qui a considérablement ralenti la production.

Montée en puissance 

La fin de l’année 2022 a toutefois été plus prometteuse. Selon Neil Meadows, président de Koniambo Nickel, qui tenait une conférence de presse de rentrée le 15 février, le mois de novembre 2022 a enregistré un record de production avec 3 300 tonnes de nickel, après un début d’année marqué par des intempéries. Quant à la période novembre-décembre 2022, elle a permis de produire presque 6 000 tonnes de nickel. Un record.

Neil Meadows se dit aussi satisfait de l’amélioration de la sécurité. « Nous n’avons eu aucune fuite de scorie ni de métal ces derniers temps, et cela, grâce à de nouvelles procédures que l’on applique à la lettre ». Des évolutions qui rendent le président de KNS confiant en l’avenir. « Les problèmes liés à la production devraient maintenant être derrière nous », soutient-il. Cette année, l’usine du Nord vise une production mensuelle moyenne de 3 000 tonnes par mois, qui permettrait d’atteindre l’objectif de 36 000 tonnes en 2023.

L’enjeu de l’énergie 

Le coût du charbon ayant été multiplié par 7 en 2022 par rapport aux estimations du groupe, le volet énergétique est devenu particulièrement pénalisant pour le complexe pyro-métallurgique. Cette charge a représenté la moitié du coût de production (ou cash cost) en 2022, contre 25 à 33 % auparavant. La maîtrise énergétique est donc devenue un point de vigilance majeur pour l’équipe du Koniambo. « Nous avons atteint une bonne disponibilité de l’énergie au four. Celle-ci est de 100 % depuis quelques semaines, se réjouit le président. Cette stabilité électrique nous envoie des signaux encourageants pour atteindre notre cible moyenne de 3 000 tonnes par mois ».

Autre motif de satisfaction : les coûts du charbon ont baissé de 25 % depuis le début de l’année, et KNS a remplacé le charbon métallurgique par du charbon thermique, significativement moins coûteux. D’importants travaux ont par ailleurs été menés sur la stabilisation électrique des fours, avec l’apport d’experts du Canada et d’Afrique du Sud. 

« Alors que le design des fours n’a pas été modifié, nous avons opté pour un changement de configuration électrique qui nous a permis de stabiliser l’apport énergétique dans le four. Nous avons pu atteindre 80 mégawatts voire les dépasser sans que les instabilités viennent nous perturber. Le projet s’est déroulé il y a trois semaines sous la supervision de la DIMENC », insiste le dirigeant pour qui « c’est probablement le changement le plus important pour KNS depuis le démarrage des opérations ». L’objectif est désormais de « répliquer ce changement sur le 2e four fin mars-début avril ». Rappelons que la première coulée a eu lieu en 2013 et que de nombreux incidents techniques sont venus entraver le processus pyrométallurgique.

Depuis sa mise en activité en 2013, KNS est toujours en phase de montée en puissance. La pleine capacité de l’usine, qui lui garantirait l’équilibre financier, est fixée à 50 000 tonnes de ferronickel. Il reste encore du chemin à parcourir pour y parvenir. Mais si tout se déroule comme prévu, 2023 pourrait être le début d’une nouvelle ère pour l’Usine du Nord.

Béryl Ziegler pour Actu.nc