La cheffe de file du Rassemblement national (RN) doit se déplacer sur le Caillou du 27 mai au 1er juin, annonce son référent local Alain Descombels. L’occasion pour Marine Le Pen de « se faire sa propre opinion » au sujet de l’avenir institutionnel et sur la question du corps électoral aux provinciales. Une position qu’elle exprimera face aux Calédoniens lors d’une réunion publique le 30 mai. Un sujet de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
Un an après le déclenchement de la crise insurrectionnelle et après l’échec des négociations lors du « conclave » de Deva, la Nouvelle-Calédonie fait décidément l’objet d’une attention toute particulière de la part de la scène politique nationale. Après la visite des députés insoumis Mathilde Panot et Bastien Lachaud, ainsi que de la délégation parlementaire la semaine dernière, c’est au tour de la présidente du Rassemblement national de faire le déplacement.
Selon Alain Descombels, responsable de l’antenne locale du parti, Marine Le Pen se rendra ainsi dans le pays du 27 mai au 1er juin. Et ce, « pour se faire sa propre opinion » sur le dossier calédonien, et plus particulièrement sur les questions de l’avenir institutionnel et du corps électoral dans la perspective des prochaines élections provinciales. Au-delà de plusieurs rencontres et visites de terrain (dont on ne connaît pas le programme), la présidente du RN participera à une réunion publique organisée le vendredi 30 mai, à 18 heures, à l’hôtel du Château Royal.
« Donner la position du parti »
« Pour le dégel du corps électoral, il y aura besoin des 145 députés (affiliés RN et UDR à l’Assemblée nationale, ndlr). Des députés qui seront peut-être plus nombreux s’il y a une dissolution et, en tout état de cause, (…) il faudra les voix du RN, donc elle va s’exprimer auprès des Calédoniens pour leur donner la position du parti », explique Alain Descombels, qui rappelle, par ailleurs, le positionnement clair du parti d’extrême droite sur la question de l’avenir du pays. « Le RN, bien entendu, souhaite que la Calédonie reste dans la France, mais n’est pas fermée non plus à une réflexion au fond, sur l’ensemble des éléments, dont l’importance aussi du mouvement indépendantiste ».
Ce déplacement sera également une opération séduction pour la cheffe du Rassemblement national, qui réalise de bons scores en Nouvelle-Calédonie lors des scrutins nationaux, comme lors des dernières élections présidentielles, en 2022, où Marine Le Pen avait glané près de 28 000 voix (soit 39 % des suffrages) face à Emmanuel Macron au second tour. Une visite qui aura donc sans doute déjà un air de campagne pour la leader du RN, ou du moins son mouvement, Marine Le Pen étant toujours frappée d’une peine d’inéligibilité et de prison, dont elle a fait appel.
Anthony Tejero pour Les Nouvelles Calédoniennes