Manuel Valls écarte les risques d' « explosion » du gouvernement sur le dossier calédonien

Manuel Valls écarte les risques d' « explosion » du gouvernement sur le dossier calédonien

Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a écarté jeudi les risques d' « explosion » du gouvernement sur le dossier calédonien, assurant que « le risque, c'est l'explosion sociale, économique et de violences » sur l’archipel si aucun accord n'est trouvé.

« Le risque, ce n'est pas l'explosion du gouvernement. Le risque, c'est l'explosion sociale, économique et de violences en Nouvelle-Calédonie s'il n'y a pas un accord », a-t-il affirmé sur BFM TV, en réponse à une question sur d'éventuelles dissensions entre sa vision et d'autres sensibilités au sein du gouvernement.

Manuel Valls a répété avoir la confiance du Premier ministre François Bayrou et du président Emmanuel Macron, en dépit de l'initiative de ce dernier, qui souhaite réunir à Paris, vraisemblablement début juillet, divers représentants calédoniens pour aboutir à un accord.

« Si je n'avais pas la confiance du Premier ministre, si je ne travaillais pas avec le président de la République (...), je ne serais pas devant vous. Je ne continuerais pas à m'exprimer », a-t-il dit, assurant qu'ils étaient tous « alignés sur l'idée qu'il faut un accord politique pour l'avenir de la Nouvelle-Calédonie ».

Concernant la proposition de rencontre d'Emmanuel Macron, « nous sommes en train de le préparer mais s'il doit y avoir un rendez-vous, il faut qu'il soit bien organisé et bien préparé et il faut qu'il y ait les bases d'un accord », a indiqué le ministre des Outre-mer, prônant la « discrétion » dans le dossier.

L'Élysée avait annoncé fin mai qu'elle inviterait à Paris « les parties prenantes de la Nouvelle-Calédonie (...) afin de clarifier les sujets économiques, politiques et institutionnels en vue de parvenir à un accord partagé sur l'avenir de l'archipel », après l'échec des négociations menées début mai par Manuel Valls, qui avait toutefois réussi à remettre pour la première fois depuis 2019 toutes les forces politiques calédoniennes autour de la table.

La frange dure des non-indépendantistes estime que le projet de « souveraineté avec la France » présenté par Manuel Valls, qui prévoyait une « double nationalité, française de droit et calédonienne », ainsi qu'un « transfert et une délégation immédiate des compétences régaliennes » et une loi fondamentale régissant l’archipel et inscrite dans la Constitution française, équivalait à « l'indépendance » du territoire.

Cette frange, dont font partie le député Renaissance Nicolas Metzdorf, reçu à l'Élysée le 23 mai, et l'ancienne secrétaire d'État Sonia Backès, considère depuis Manuel Valls comme disqualifié pour continuer les discussions. « L'indépendance sans un lien avec la France n'aurait aucun sens » a toutefois assuré le ministre. « Ma responsabilité, c'est d'éviter le drame » a-t-il aussi déclaré.

Avec AFP