La Nouvelle-Calédonie a remis officiellement à l’État, mardi 22 juillet, sa nouvelle feuille de route dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat, s’engageant notamment à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 65 % d’ici à 2035 par rapport à 2016. Détails avec notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
Le document, remis lors du deuxième Forum calédonien du changement climatique organisé à l’université de la Nouvelle-Calédonie mardi 22 juillet, fixe les engagements climatiques du Caillou pour la période 2025-2035. Cette "contribution déterminée au niveau national" acte notamment la fermeture de la centrale thermique de Népoui, le développement d’une centrale de stockage d’énergie photovoltaïque à Boulouparis en 2026 pour un investissement estimé à 9 milliards de francs, ou encore un objectif de 50 % de véhicules propres dans les ventes d’ici à 2035.
Sur le plan industriel, les acteurs métallurgiques visent une réduction de leurs émissions de 40 à 50 % à l’horizon 2035 et la neutralité carbone en 2050. Le président du gouvernement Alcide Ponga a donné en main propre la contribution au secrétaire général adjoint du haut-commissariat. "À notre humble niveau, nous participons à l’effort mondial, a-t-il ensuite déclaré à la presse. Il faut rester réaliste tout en gardant de l’ambition, parce qu’on le doit aux générations de demain."
"La petite COP calédonienne"
Le forum, qui a rassemblé le monde scientifique, associatif et institutionnel engagé pour le climat et la préservation de l’environnement, "est notre petite COP calédonienne", a souligné Jérémie Katidjo-Monnier, chargé de la transition écologique au sein du gouvernement, qui explique ce qu’implique le document remis à l’État : "L’exécutif contribue à modéliser et à fournir les quantités de carbone qui ont été émises par la Calédonie. L’idée est de pouvoir les compter pour mieux les contrôler, et ainsi les atténuer. On voit déjà de vrais succès, comme les panneaux photovoltaïques qui représentent près d’un quart de l’électricité des Calédoniens. Il reste encore des efforts à faire et cette comptabilité va servir justement à la Nouvelle-Calédonie face à l’État qui s’était engagé, par la voix du président Macron en juillet 2023, à accompagner l’industrie du nickel avec une économie décarbonée".
L’an passé, la première édition du forum avait permis de jeter les bases de la stratégie calédonienne du changement climatique, un texte adopté par le Congrès le 29 avril. "Le forum d’aujourd’hui donnera suite, dans les prochaines semaines, au premier comité calédonien du changement climatique", conclut Jérémie Katidjo-Monnier.
60 millions de francs en faveur de quatre projets L’événement a également été l’occasion d’annoncer le lancement de 15 nouveaux projets environnementaux dans le cadre de l’initiative Kiwa, un programme régional cofinancé notamment par l’Agence française de développement (AFD), l’Australie et la Nouvelle-Zélande, pour un montant de plus de 500 000 euros, soit 60 millions de francs. Quatre de ces projets seront mis en œuvre en Nouvelle-Calédonie, se concentrant notamment sur le reboisement et l’agroforesterie. Dans le détail, les bénéficiaires sont :
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Par Les Nouvelles Calédoniennes