L’Institut d’Émission d’Outre-mer (IEOM) a publié ce vendredi la balance des paiements du territoire, qui résume les échanges économiques et financiers de la Nouvelle-Calédonie avec l’extérieur, pour l’année 2021. En pleine crise sanitaire et économique liée au Covid, le rapport montre que les dispositifs durant cette période a permis d’atténuer la crise.
Une crise aux répercussions limitées, grâce à l’engagement de nombreux dispositifs de soutien économique en 2020 et 2021, mais qui n’a pas abouti, pour l’année 2021, au rebond post pandémique observé dans l’Hexagone (+7 %) ou dans le reste du monde (+6,1 %). Au contraire, 2021 a marqué une nouvelle baisse du Produit Intérieur Brut, a -2.1 %.
Une économie qui est restée en berne, pas seulement en résonance avec les confinements de cette année 2021, mais aussi en raison d’événements économiques et sociaux d’importance, tels que le conflit lié au choix du repreneur de Vale NC, la succession d’épisodes météorologiques exceptionnels, l’attente de l’élection du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, puis le 3e référendum d’autodétermination en fin d’année.
Dans ce contexte d’instabilité, le déficit des transactions courantes, 34,8 milliards FCFP (290 millions d’euros), soit 3,4 % du PIB, se dégrade légèrement en raison de l’augmentation du déficit commercial des biens et des services, s’élevant à 95,7 milliards FCFP (797 millions d’euros) .
Du côté des échanges de biens, les importations de marchandises progressent (+3,7 %) davantage que les exportations (+3,1 %), ces dernières étant composées à 93% de minerais et de métal liés à la production de nickel du territoire. Si la Chine est devenue le principal client du territoire depuis 2014 (46,6 % de part de marché en 2021), la France demeure son principal fournisseur avec 41,7 % de part de marché.
Du côté des échanges de services, le déficit est mesuré à 62,6 milliards FCFP (521 millions d’euros), une dégradation liée à la hausse du coût du fret maritime. La France demeure le premier partenaire du territoire en matière d’échange de services, tant du point de vue des exportations (91 % de part de marché) que des importations (61 % de part de marché).
Les versements publics bruts en Nouvelle-Calédonie représentent 43 % du total des crédits du compte de transactions courantes, soit 167,6 milliards FCFP (1,4 milliard d’euros). Ces flux proviennent quasi exclusivement de France et se composent essentiellement des rémunérations des agents des administrations publiques et des dépenses d’intervention de l’État (ils figurent essentiellement dans les revenus primaires et secondaires). Ils s’inscrivent en hausse de 9,9 % par rapport à 2020, en raison d’une hausse du fonds de solidarité et d’une subvention de l’État pour financer les dépenses liées à la crise sanitaire.
Enfin, L’IEOM note que le compte financier se solde une nouvelle fois en 2021 par des entrées nettes de capitaux révélant un besoin de financement, avec 43,3 milliards FCFP (360 millions d’euros) contre 26,4 milliards FCFP (220 millions d’euros) en 2020. Cette hausse provient essentiellement des investissements directs étrangers qui couvrent les pertes générées par les exercices déficitaires des opérateurs du secteur du nickel, qui ont vu leur situation se dégrader entre 2020 et 2021, nécessitant davantage de transferts de leurs maisons-mères, situées hors du territoire.
Damien Chaillot