Le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Guyane a lancé, le 26 juillet, un appel d’offres pour la mise en place d’un avion sanitaire. Validé par l’ARS, ce dispositif doit compléter le maillage territorial en matière de transport non urgent et faciliter l’accès aux soins pour les habitants des communes de l'intérieur, a indiqué l'Agence régionale de Santé.
L’avion sanitaire aura pour mission de transporter les patients dans le cadre d’activités programmées, mais aussi de répondre à des besoins de déplacements de personnels médicaux et de fret. L’appareil devra disposer d’une capacité minimale de sept passagers, avec une civière (pouvant être portée à deux) et un avion de secours. Le contrat, conclu pour neuf ans et prolongeable jusqu’à trois ans, doit permettre une mise en service avant fin 2025.
En parallèle, un second lot de l’appel d’offres concerne un hélicoptère sanitaire, capable de transporter au moins cinq passagers et équipé d’une civière. Sa durée contractuelle est identique à celle de l’avion. Les deux appareils sont attendus d’ici la fin de l’année.
La pirogue sanitaire : une première expérimentation sur le Haut-Maroni
En complément du futur transport aérien, une pirogue sanitaire a été déployée en mars sur le Haut-Maroni. Elle relie les villages du Lawa à l’hôpital de proximité et aux services médico-sociaux de Maripasoula. Le service fonctionne trois fois par semaine : départ d’Antecume Pata à 7 heures, retour de Maripasoula à 15 heures, avec plusieurs arrêts le long du fleuve.
Cette navette fluviale offre un moyen de transport rapide et sécurisé dans une zone où l’accès aux infrastructures médicales reste complexe. Les données de fréquentation indiquent une progression significative : en juin, le taux de remplissage atteignait 72 %, un résultat jugé encourageant pour ce type de service soumis à des contraintes d’horaires et de conditions de navigation.
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La majorité des passagers (70%) utilisent la pirogue pour se rendre à l’hôpital de proximité. Viennent ensuite les trajets vers la pharmacie (22%), tandis que les déplacements vers d’autres structures comme la PMI, la CGSS, l’Akatij, le centre médico-psychologique ou l’aérodrome demeurent plus ponctuels.
Le CHU et l’ARS envisagent de répliquer ce modèle autour des hôpitaux de proximité de Grand-Santi et de Saint-Georges. L’objectif affiché est de combiner différents moyens de transport -fluvial et aérien- afin d’assurer une couverture sanitaire adaptée aux réalités géographiques des communes isolées de Guyane.
Damien Chaillot