La vice-présidente des Etats-Unis Kamala Harris a annoncé mercredi des financements à hauteur de 600 millions de dollars dans la région Pacifique, pour tenter de contenir l'avancée de la Chine dans cette partie du monde.
Mme Harris a également fait savoir que Washington allait ouvrir deux nouvelles ambassades, l'une à Tonga et l'autre à Kiribati. «C'est une étape importante. Nous sommes très heureux d'avoir enfin une présence américaine à Tonga», s'est-elle félicitée, s'exprimant par connexion vidéo au Forum des îles du Pacifique (FIP) à Suva, capitale des îles Fidji.
Washington compte aussi nommer un envoyé dans le Pacifique et lancer une stratégie nationale pour la région. Une première.
La rivalité entre la Chine et les Etats-Unis a suscité un vif intérêt cette année pendant le forum de dirigeants venus de tout le Pacifique, au détriment de l'urgence climatique qui pèse sur ces nations particulièrement vulnérables.
La région est devenue en effet un incontournable de la géopolitique. En avril, les îles Salomon ont signé un accord de sécurité très décrié avec la Chine, bouleversant des alliances de longue date avec les puissances occidentales.
Et l'intervention de Kamala Harris par liaison vidéo a constitué un coup diplomatique pour les Etats-Unis, la Chine n'ayant encore jamais été invitée à faire une apparition similaire au sommet.
La vice-présidente, tout comme le président américain Joe Biden, ont reconnu que le Pacifique n'avait peut-être pas bénéficié d'une attention suffisante dans le passé. «Nous allons changer cela», a-t-elle promis, ajoutant que les Etats-Unis souhaitaient «renforcer considérablement leur présence dans la région du Pacifique».
Washington a promis 60 millions de dollars d'aide économique à l'Agence des pêches du Forum, veut relancer le Peace Corps dans le Pacifique pour apporter une aide au développement et souhaite aussi collaborer en matière de sécurité maritime, d'assistance en cas de catastrophe et de projets d'infrastructures.
Le président fidjien et président du forum Voreqe Bainimarama a rappelé combien la "crise du changement climatique" menaçait la sécurité et la souveraineté de nombreuses nations du Pacifique.
Avec AFP