La campagne de terrain du recensement de la population, lancée le 22 avril et prolongée jusqu’au 28 mai, vient officiellement de s’achever. Selon les dernières estimations, 96 % des ménages calédoniens ont été sondés. Un chiffre bien plus élevé qu’en 2019. Détails avec notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
Depuis ce jeudi 29 mai, il n’y a officiellement plus de raison que vous croisiez dans votre rue les agents recenseurs qui, avec leur chasuble orange fluo et leur mallette bleue, n’étonnaient plus personne tant ils ont sillonné l’ensemble des zones habitées du pays. Cette campagne 2025 initialement prévue du 22 avril au 22 mai, mais prolongée jusqu’au mercredi 28 mai, a pris fin, annonce l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), qui pilote ce travail de collecte des données.
Selon les dernières estimations, environ 96 % des ménages calédoniens auraient été sondés. “Un chiffre bien au-dessus de celui atteint lors de la dernière campagne menée en 2019, qui se situait à environ 85 %”, précise l’inspecteur général Jean-Philippe Grouthier. Et ce, quand bien même "il a été plus difficile de convaincre les gens de répondre" en raison d’une "méfiance" accrue depuis les émeutes.
Premiers résultats d’ici fin juillet
Si la campagne de terrain a pris fin, le travail de fourmi de collecte et de saisie des données, lui, se poursuit. Et prendra du temps. Les premiers chiffres de ce recensement – ceux établissant la population de référence en Nouvelle-Calédonie ainsi que dans les différentes communes et provinces – devraient être établis et communiqués d’ici le 31 juillet.
Les autres données (sur la ou les communautés d’appartenance, la pyramide des âges, le niveau de qualification, etc.), qui permettent notamment de mener des analyses et des enquêtes sociologiques et économiques plus poussées (sur les forces de travail, les budgets des familles, les cadres de vie, etc.), ne seront, elles, connues que dans le courant de l’année 2026.
À quoi sert le recensement ? Obligatoire, le recensement de la population est généralement organisé tous les cinq ans. Initialement prévue l’an dernier, cette campagne a été reportée à 2025 en raison des émeutes. Ce travail permet d’établir le nombre d’habitants, mais aussi d’analyser l’évolution de la population et de la société. Ce "portrait" de la Nouvelle-Calédonie fournit ainsi de nombreuses autres informations comme l’âge, l’ethnie, le niveau de diplôme, les conditions de logement, les transports utilisés, etc. Ces données sont particulièrement utiles aux décideurs et collectivités (gouvernement, provinces, communes…), car elles permettent d’orienter les politiques publiques en matière d’aménagement du territoire, pour les besoins en infrastructures, en services, pour le secteur de la santé ou encore pour l’ouverture de nouveaux commerces. C’est pourquoi la participation de tous est jugée "essentielle". "Le recensent identifie également certaines populations aux besoins spécifiques, dont les familles monoparentales, les personnes âgées isolées, celles qui n’ont accès à aucun service public, etc. liste Élise Desmazures, directrice de l’Isee. En matière de transport, ce travail permet de savoir si les zones les plus denses sont bien desservies et on interroge aussi les personnes sur leur lieu de travail afin d’établir quelles sont les migrations pendulaires, les besoins en bus, etc. On voit bien que c’est un besoin spécialement identifié depuis les événements du mois de mai. Le recensement est donc une mine d’informations pour pouvoir développer des politiques publiques adaptées." |
Par Les Nouvelles Calédoniennes