En Polynésie, près de 2 000 marcheurs commémorent le 1ᵉʳ essai nucléaire

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En Polynésie, près de 2 000 marcheurs commémorent le 1ᵉʳ essai nucléaire

Environ 2 000 personnes ont répondu, ce mardi, à l’appel des associations Moruroa e Tatou et 193, mais aussi de l’Église Protestante Ma’ohi, pour commémorer le 1ᵉʳ essai nucléaire en Polynésie survenu le 2 juillet 1966. Une marche dans les rues de Papeete destinée à « éveiller les consciences » et à « éduquer les générations futures ». Un sujet de notre partenaire TNTV. 

Le 2 juillet 1966, la Polynésie entrait dans l’ère nucléaire avec le premier tir réalisé sur l’atoll de Moruroa et baptisé Aldébaran. 58 ans plus tard, jour pour jour, ils étaient près de 2 000 à défiler dans les rues de Papeete pour commémorer cet évènement et dénoncer les conséquences des essais. Positionnés aux 2 entrées de la ville, les cortèges se sont retrouvés avenue Pouvanaa pour n’en former plus qu’un.

Une manifestation « cruciale » pour le tout nouveau président de Moruroa e Tatou, Tevaiarai Puairau. « C’est l’identité du peuple Ma’ohi qui est remise en question. C’est l’identité et la vie de notre peuple sur une durée aussi longue que celle des maladies radio-induites qui nous ont été imposées par ces radiations, par ces bombes », a déclaré celui-ci.

Et d’ajouter : « C’est important de se lever et de rappeler aux générations futures que leur histoire ne s’arrête pas en 1996, ni en 1966 (…) Une des principales missions de Moruroa e Tatou, c’est d’éveiller les consciences. Cela se fait par étape. La guérison ne vient pas toute seule. C’est aussi un deuil pour notre peuple (…) C’est important d’éduquer la génération future sur son histoire ».

Certains paroissiens de l’Église Protestante Ma’ohi avaient également fait le déplacement depuis Moorea pour participer à cette marche. Comme Hugo Tevaetai. « On a pris le bateau à 5 heures du matin et on est environ 300. C’est important pour nous, pour l’Église, de parler de justice et de vérité (…) pour les tirs qui ont été faits sur nos îles (…) C’est important de le commémorer. On est dans cette transmission. Il faut que cela perdure », a-t-il témoigné.

Pour les manifestants, cette mobilisation avait aussi pour objectif de dénoncer la difficile indemnisation des victimes des essais nucléaires. Ce mardi, le CIVEN a d’ailleurs publié son rapport d’activité pour l’année 2023. Un document qui, pour la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN) démontre « la mauvaise volonté des gouvernements successifs de reconnaître la réalité des conséquences des 210 essais » réalisés par la France, en Algérie et en Polynésie.

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