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Les quatre enseignes Carrefour, situées sur l’île de Tahiti et appartenant au groupe Wane, sont en conflit social depuis le 22 décembre et à deux jours du Nouvel an, les discussions entre la direction et les syndicats se cristallisent. Le point avec nos partenaires de Radio 1 Tahiti.
Grilles de parking fermées à Carrefour Taravao, entrée des véhicules bloquée à Carrefour Faa’a… L’accès aux magasins de l’enseigne propriété du groupe Wane en Polynésie est perturbé depuis ce mardi matin par des barrages filtrants des grévistes, qui ne laissent passer que les piétons.
À deux jours du réveillon du Nouvel an, ce durcissement du mouvement social entamé mardi dernier est dénoncé par la direction générale du groupe. Les grévistes « manquent de respect pour leur outil de travail » proteste Nancy Wane, directrice générale de la branche distribution du groupe, qui affirme que « l’exercice du droit de grève ne doit pas donner place à la violence ». « Il doit y avoir un respect de la liberté individuelle et de la liberté du travail, qui sont des droits inhérents au droit de grève », pointe la dirigeante.
Du côté syndicat on dément toute montée en puissance de la grève. Pour le chef de file de la CSTP-FO, Patrick Galenon, le mouvement n’est pas « plus fort que les jours précédents » ni « plus dur qu’ailleurs », assure le syndicaliste. Il estime que nombreux livreurs, qui ont dû finir leur déchargement à pied, « soutiennent notre mobilisation », de même que la clientèle. « La caisse de grève de Carrefour Faa’a a déjà récolté 400 000 francs (3 352 euros) » explique-t-il.
Pour le syndicaliste, la direction cherche à détourner l’attention pour ne pas mener de « vraies négociations ». « Depuis le début, elle [Nancy Wane, ndr] crie au scandale, et aujourd’hui elle nous met au tribunal au lieu de négocier ». Car le bras de fer s’exporte devant la justice cet après-midi. Le groupe Wane a attaqué les grévistes pour non-respect des gestes barrières à l’entrée des magasins et dans les galeries marchandes. Les militants ont contre-attaqué avec une plainte pour « entrave à la liberté syndicale ».
Des deux côtés, on se dit bien sûr « ouvert à la discussion ». Mais les discussions menées hier n’ont pas permis d’avancer. Parce que les syndicats amènent de nouvelles revendications sur la table, et marchandent le paiement des jours de grève, d’après la direction. Parce que la direction veut scinder les discussions par établissement et remettre les points les plus importants à plus tard, « sans aucune garantie », conteste l’intersyndicale. Bref, pas de sortie de crise pour l’instant à l’horizon. La crainte de la direction, c’est que les Carrefour soient perturbés pour les courses du Nouvel an mais aussi sur la période d’inventaire de début d’année.
Au départ du mouvement social, le préavis de grève déposé par l’ensemble des syndicats représentatifs de Polynésie demandait « le respect des accords passés », « bafoués » par « la DGRH », et dénonçait le « traitement des salariés » au sein des hypermarchés du groupe Wane. Les syndicats égrènent également primes de week-end ou d’ancienneté, évolution de carrière, possibilités d’augmentations de salaire, garanties sur le versement des salaires et du 13ème mois, ou organisation du travail, et les revendications diffèrent en fonction des magasins, selon Radio 1 Tahiti. En tout, seize points de revendication sont listés dans le préavis.
Avec Radio 1 Tahiti