En visite en Polynésie, et notamment sur la mythique vague de Teahupo’o qui accueillera les épreuves de surf des JO de Paris 2024, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer a annoncé l’envoi de 600 forces de l’ordre supplémentaires pour sécuriser l’événement.
« Les JO d’été c’est la compétition sportive la plus regardée et notre pays sera particulièrement vu et observé, avec des risques de menaces climatiques, de drones, de sécurité et cyber-sécurité » a expliqué Gérald Darmanin, à la descente d’une barge qui l’a envoyé au plus près de la vague de Teahupo’o, jusqu’à mercredi théâtre de la Tahiti Pro, incontournable étape du circuit mondial WSL.
« On a à cœur, y compris en Polynésie, que les moyens du Ministère de l’Intérieur soit à la disposition du gouvernement, du Pays et des organisateurs. C’est pour cela qu’il y aura 600 policiers et gendarmes qui seront mobilisés pendant la grosse dizaine de jours entre les entraînements et la compétition officielle et avec un accueil particulier à l’aéroport pour que tous ceux qui voudront venir en Polynésie soient dans d’excellentes conditions d’accueil » a ainsi assuré le ministre, qui s'est aussi rendu à l'IFREMER, dans la commune de Vairao, où est implanté le poste de commandement de sécurité de la gendarmerie, dans le cadre de la Tahiti Pro qui fait office de test avant les épreuves de surf des JO.
Une attention particulière doit être accordée à l’aéroport international de Tahiti-Faa’a, qui verra l’été prochain une affluence importante de voyageurs liés aux Jeux. Il est notamment question d’y déployer « un système informatique et numérique pour aller plus vite quand vous passerez pour vous identifier, qui s'appelle le système Parafe ». Un système déjà déployé aux aéroports de Paris, « pour passer plus rapidement, et bien vérifier la bonne identité des voyageurs », alors que la gestion de l’affluence est déjà, en temps normal, un casse-tête dans cet aéroport vieillissant qui attend toujours son futur gestionnaire.
« La lutte anti-drone, pas évidente ici en Polynésie, sera renforcée puisqu'il y aura 2 équipes formées en ce moment par la gendarmerie nationale pour lutter contre les drones malveillants. C'est une des menaces les plus fortes pendant ces Jeux olympiques » a également annoncé le ministre, évoquant « une bonne coordination (…) entre les militaires de la marine nationale qui gèrent l'après-lagon et la gendarmerie nationale qui gère l'intérieur du lagon ».
Gérald Darmanin entend « que le service de sécurité soit rendu pour l’ensemble de la population, en plus de ce qui va se passer ici pour la compétition ». Un service qui restera en Polynésie, a-t-il aussi dit. Le locataire de la place Beauvau en a profité pour lancer un appel aux élus locaux, maires notamment, afin qu’ils saisissent l’enveloppe du Ministère dédiée à la vidéo-surveillance. « Pour l'instant, il n'y a pas de demande des maires de Polynésie (…). L'argent est là, il faut le dépenser » insiste-t-il, soulignant les problématiques liées au trafic de stupéfiants ou de sécurité routière.
Revenant sur la sécurité lors des épreuves de surf des prochains JO, Gérald Darmanin a aussi évoqué les points qui restent à élucider, notamment la sécurité des invités dignitaires ou encore le transport des urgences absolues en hélicoptère, alors que le principal centre hospitalier se trouve à une heure de route de Teahupo’o, dans l’agglomération de Papeete. « On est à un an de l’épreuve (…), on n’a pas de retard acté » a-t-il assuré. « On sera au rendez-vous des invitations du président de la République (notamment à destination des dirigeants du Pacifique, ndlr). Et nous allons trouver un moyen de sécurité civile pour rejoindre l’hôpital de Papeete en un quart d’heure en cas d’urgence vitale ».
2,7 millions de l’État pour la future tour des juges
Côté infrastructures, la ministre des Sports a pu constater sur place « la bonne avancée de ces travaux ». « On a vu en termes d’infrastructures les solutions qui peuvent être trouvées sur un mode partenarial entre les élus locaux, les équipes de Paris 2024 et les services de l’État » a-t-elle souligné, saluant « une mobilisation particulièrement forte de la part du président de la Polynésie et de la ministre des Sports ».
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Le ministre délégué aux Outre-mer Philippe Vigier a de son côté évoqué la future tour des juges, plus moderne, en aluminium et modulable espère le gouvernement local, et dont le coût pourrait considérablement augmenter et avoisiner les 4,6 millions d’euros, voire davantage. La part de l’État « a démarré à 1,5 millions d’euros » a rappelé Philippe Vigier, « nous la porterons à 2,7 millions d’euros » a-t-il annoncé. Cette nouvelle tour des juges, parmi les éléments essentiels des épreuves de surf des JO, doit aussi servir aux compétitions qui se tiennent depuis déjà plusieurs années à Teahupo’o, voire même ailleurs en Polynésie.