Coopération internationale : Les Armées du Pacifique viennent parler sous-marins à Tahiti

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Coopération internationale : Les Armées du Pacifique viennent parler sous-marins à Tahiti

Organisée pour la première fois par la France, l’Asia Pacific Submarine Conference se tiendra à Tahiti du 12 au 14 décembre, selon le commandement des Forces armées françaises pour le Pacifique. Il s’agit notamment de discuter de coopération internationale en matière de sécurité et de sauvetage en mer. Un sujet de notre partenaire Radio 1. 

 

Lancé en 2001, le cycle des Asia Pacific Submarine Conference (APSC) permet aux armées de la région de discuter de leurs opérations sous-marines et des techniques de sauvetage et d’assistance, en particulier en cas d’avarie ou d’accident impliquant un sous-marin. « L’objectif est de promouvoir la compréhension mutuelle, précisaient les organisateurs lors de la dernière édition, en 2019. Ces forums permettent d’échanger sur les avancées technologiques, la standardisation des procédures et la mise à jour des canaux de coopération internationale ». Si la conférence est avant tout régionale, il s’agit de promouvoir « une prise de conscience à l’échelle mondiale de ce qui pourrait arriver à toute unité, qu’elle soit sous-marine ou de surface, en cas de catastrophe ».

Des sous-marins français dans la région

Organisée à plusieurs reprise aux États-Unis, à l’origine du rendez-vous, mais aussi par l’Australie, Singapour, le Japon ou le Pérou, la conférence n’avait jamais été accueillie par la France. On compte aussi parmi les participants réguliers l’Argentine, le Canada, l’Indonésie ou le Royaume-Uni. Si l’armée française ne dispose pas de base spécialisée dans le Pacifique, ses sous-marins y croisent parfois discrètement. En février 2021, un sous-marin nucléaire d’attaque, le SNA Émeraude, avait par exemple parcouru l’Océan Indien et le Pacifique, en passant par la Mer de Chine, alors en proie à des tensions géopolitiques. Un important groupe aéronaval, comprenant notamment le porte-avions Charles-de-Gaulle et un sous-marin, est aussi attendu en 2025 dans la région pour une mission inédite et de grande ampleur.

Un retour du « contrat du siècle » australien ?

Pour la France, ce rendez-vous pourrait aussi être l’occasion de réaffirmer son savoir-faire dans l’opération et la construction de sous-marins… et donc de marquer des points en matière commerciale. En septembre 2021, l’Australie après des discussions discrètes avec les États-Unis et le Royaume-Uni, avait rompu le « contrat du siècle », au terme duquel Canberra devait faire l’acquisition d’une douzaine de sous-marins français Barracuda, pour plusieurs milliards d’euros. Sauf que l’alternative qui avait été présentée par Washington n’est pas prête, que l’Australie s’est dotée d’un nouveau premier Ministre et que les relations se sont réchauffées avec Paris… Bref, la possibilité d’une vente de sous-marins tricolores dans la région est de nouveau sur la table, et a même été évoquée par Emmanuel Macron lui-même lors de sa participation au sommet de l’Apec il y a quelques jours.

Par Charlie Renée pour Radio 1