Avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie : Début des discussions en huis clos ce mardi au Ministère des Outre-mer

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Avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie : Début des discussions en huis clos ce mardi au Ministère des Outre-mer

Les discussions entre l’État et les partenaires politiques calédoniens sur l’avenir institutionnel de l’archipel reprennent ce mardi au Ministère des Outre-mer. Première tentative, depuis les émeutes de mai 2024, de reprendre le fil du dialogue, dans le cadre d’un huis clos pour favoriser « l'esprit de responsabilité et d'écoute ». 

« La Nouvelle-Calédonie doit construire son avenir. Les événements de mai 2024 ont plongé ce territoire dans un profond marasme » avait déclaré le Premier ministre dans sa déclaration de politique générale, souhaitant « que le processus politique reprenne, avec des négociations qui devront aboutir à la fin de ce trimestre ». « J'inviterai en janvier les forces politiques à venir à Paris pour ouvrir ces négociations en demandant au ministre des Outre-mer de suivre particulièrement ce dossier », avait-il ajouté.

C’est donc ce mardi que s’ouvrent les bilatérales entre l’ancien Premier ministre et six délégations politiques calédoniennes, des non indépendantistes « Les Loyalistes » aux indépendantistes du FLNKS, en passant par Le Rassemblement-LR, Calédonie ensemble, l’Éveil océanien et l’UNI. Des bilatérales qui se dérouleront à huis clos, dans une rigoureuse « discrétion », pour favoriser « l’esprit de responsabilité et d’écoute ».

« Cette nouvelle séquence a pour objectif de rétablir un dialogue sincère et apaisé entre les parties prenantes dans le cadre de la sortie de l'accord de Nouméa » a expliqué le Ministère des Outre-mer. « Ces échanges viseront à clarifier les positions de chacun, à lever les malentendus et à approfondir la compréhension des projets d'avenir portés par chaque groupe », a ajouté le ministère, disant espérer, « si les conditions politiques sont réunies, ouvrir la voie à des négociations plus formelles ».

Un chantier ardu, tant le fossé s'est creusé entre non-indépendantistes et indépendantistes, qui arrivent eux-mêmes divisés. Principale alliance indépendantiste, le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) est affaibli par le retrait de ses deux composantes les plus modérées (le Palika et l'UPM, qui forment l’UNI au Congrès calédonien).

Mené par le député UC Emmanuel Tjibaou, le Front se rendra tout de même à Paris pour poser ses conditions à la reprise du dialogue, exigeant « un accord conduisant à l'indépendance » conclu au plus tard en septembre 2025. Le FLNKS a en outre élu à sa tête Christian Tein, en détention provisoire pour son rôle dans les émeutes de 2024, une provocation aux yeux des Loyalistes. Le FLNKS juge en outre « la présence de son président » à ces discussions, « indispensable ».   

« On a face à nous des gens qui ne veulent pas d'accord », ont martelé la semaine dernière Sonia Backès et Nicolas Metzdorf, les deux chefs de file les Loyalistes, lors d'une réunion à Paris. « On va à la table des négociations avec deux objectifs : faire respecter les résultats des trois référendums (de 2018, 2020 et 2021, ndlr) et pouvoir vivre en sécurité », selon le député Nicolas Metzdorf.

Les discussions aborderont aussi à partir de samedi les questions économiques alors que l'archipel a été ravagé par les émeutes ayant éclaté en mai 2024, faisant 14 morts et plus de 2,2 milliards d'euros de dégâts.

Outremers360 avec AFP