French bee fêtait hier le 5e anniversaire de sa présence en Polynésie. Marc Rochet, son président, est pour deux jours à Papeete avec Christine Ourmières-Widener, qui lui succèdera officiellement le 31 octobre prochain. Leur préoccupation : les difficultés opérationnelles au sol dues à la saturation de l’aéroport de Tahiti-Faa’a. Un sujet de notre partenaire Radio 1 Tahiti.
Le 12 mai 2018, le premier Airbus A350 faisait son apparition sur le tarmac de Tahiti-Faa’a, sous les couleurs de French bee. « Un pari difficile », dit aujourd’hui Marc Rochet, le directeur général du pôle aérien du Groupe Dubreuil, qui compte aussi Air Caraïbes, « que Jean-Paul Dubreuil a pris parce qu’il avait une passion de ce métier et parce qu’il avait une vision. » Et la compagnie qui se définit comme « smart cost » est décidée à « accompagner le nouveau gouvernement dans son ambition d’aller encore plus loin. »
« Aujourd’hui j’ai un sentiment de gratitude envers tous les clients qui nous ont fait confiance. Je crois qu’on a apporté quelque chose d’abord aux Polynésiens, aux familles polynésiennes, c’est notre clientèle, le cœur de notre action commerciale », conclut l’artisan de ce succès qui passera la main, le 31 octobre prochain, après 20 ans en poste, à Christine Ourmières-Widener. Ce passage de témoin fait aussi écho à celui de l’actionnaire principal : les rênes du groupe, également présent dans les secteurs de l’automobile et de la distribution, ont été passées à son fils Paul-Henri Dubreuil.
Christine Ourmières-Widener, ingénieur aéronautique de formation et titulaire d’un MBA, a travaillé pour Air France, Amadeus, City Jet, Flybe, et la compagnie portugaise TAP. Réputée pour sa gestion de crise, elle est ravie cette fois de pouvoir effectuer une transition douce avec son prédécesseur, en faisant notamment la tournée des destinations desservies par French bee et Air Caraïbes.
L’arrivée de United Airlines en Polynésie, également en provenance de San Francisco, n’a pratiquement aucune incidence sur la desserte de French bee : « Le positionnement est différent, par la configuration de nos avions (French bee ne propose pas de business class, ndr) et par la structuration de leur clientèle. United comme Delta ont souvent une clientèle qui utilise ces destinations pour, comme on dit, ‘brûler leurs miles’ ». Mais French bee, dont le positionnement est « la démocratisation du long-courrier », est fier de sa classe premium qui soutient la comparaison avec celle des compagnies américaines.
Quels leviers actionner pour améliorer le produit French bee ? Pour Christine Ourmières-Widener, c’est côté logistique qu’il faut regarder pour gagner en efficacité et répondre aux attentes des passagers. « Les difficultés opérationnelles qu’on a, c’est plutôt la saturation des infrastructures. C’est pour cela qu’on a eu des discussions avec le Service d’État de l’aviation civile et l’aéroport, par exemple. ».
French bee prévoit pour décembre 2024 l’arrivée d’un nouvel Airbus A350-1000 : 480 places contre 411 actuellement, dont plus de 40 places en premium, « mais c’est un peu grand » pour Tahiti, dit-elle. Après l’ouverture des dessertes de New York, Los Angeles et Miami au départ de Paris, la prochaine destination de French bee sera Saint-Domingue, capitale de la République dominicaine, révèle Christine Ourmières-Widener.
Pour rappel, la compagnie a lancé ses premiers vols commerciaux à Punta Cana, station balnéaire dominicaine, en septembre 2016. Petit à petit, cette destination a été laissée à sa grande sœur Air Caraïbes. En juin 2017, French bee s’est ensuite posé à Saint-Denis de La Réunion pour arriver à San Francisco et Tahiti-Faa’a l’année suivante.
Enfin, si French bee n’a plus que deux employées à Tahiti, la compagnie emploie des Polynésiens basés à Orly. « Et franchement on est en train de faire des recrutements, que ce soit des PNC ou des PNT, on serait ravi d’avoir des candidatures polynésiennes », dit-elle, « donc c’est un peu un appel à candidatures, on recrute à Orly. On recrute également des pilotes. »
Caroline Perdrix pour Radio 1 Tahiti