Prévues en mars 2025, deux lignes maritimes vont voir le jour, Mamoudzou-Iloni et Mamoudzou-Hamaha. Les cinq navires de 50 places sont déjà choisis. Il faut désormais attendre la construction des pontons. Détails avec notre partenaire Mayotte Hebdo.
Bien connue à Mayotte pour ses liaisons vers les Comores, la STMG s’est vu décerner le marché des navettes maritimes de la Cadema (Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou). Au nombre de cinq, celles-ci assureront une liaison entre Iloni et Mamoudzou, ainsi qu’une autre entre Hamaha et Mamoudzou. Elles viendront soulager le réseau routier qui doit entamer une nouvelle étape de sa transformation avec des travaux à la fois sur la route nationale 1 à Kawéni au nord et sur le tronçon Baobab-Pointe Mahabou au cours de l’année 2025.
Le modèle retenu est une embarcation d’une cinquantaine de places, "pour apporter plus de confort et plus de rotations", selon Fabien Trifol, le directeur général adjoint aménagement et environnement. L’idée de navires avec une capacité de 150 places un temps évoquée a été finalement écartée. La logistique que cela demandait ne collait pas avec le besoin de "fluidité".
Le cadre de la Cadema cite l’exemple de la Martinique ou de la Guadeloupe, où des bateaux de taille similaire au projet mahorais ont l’habitude de naviguer. "On n’a rien inventé."
"Le système de propulsion sera diesel avec option hybride. Des panneaux photovoltaïques seront installés sur le toit pour alimenter les auxiliaires des navires", poursuit-il. Pour ce qui est du temps de trajet, il table sur " cinq-dix minutes " entre Hamaha et Mamoudzou et " vingt-cinq minutes " pour relier le chef-lieu à Iloni. Le tarif n’est pas encore décidé, mais il devrait être modeste, le directeur adjoint insistant sur une billetterie qui ne financera qu’une partie du marché.
Un alignement des planètes
Ce n’est pas tout d’avoir les navires, il faut aussi pouvoir les amarrer. La Cadema a récupéré la maîtrise d’ouvrage pour le ponton d’Iloni, qui est resté au conseil départemental de Mayotte au stade d’avant-projet. Budgétisés à hauteur de six millions d’euros, les travaux estimés à " six ou sept mois " doivent se terminer en février 2025. Côté Hamaha, le chiffre descend à 1,5 million d’euros avec aussi une projection pour le premier trimestre 2025, des études de faisabilité étant encore en cours.
L’incertitude demeure à Mamoudzou où la communauté d’agglomération espère profiter du pôle d’échange multimodal dont les travaux doivent commencer cette année. Celui-ci inclut un nouveau ponton près du comité de Tourisme. Toutefois, afin de ne pas être bloquée en cas de retard, la Cadema garde comme plan B, un accès au ponton des croisiéristes (qui appartient à un privé), voire le ponton du port de plaisance que la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) souhaite réaménager. Pour le parking, si Iloni se doit être aménagé pour accueillir des véhicules à proximité, ce ne sera pas le cas d’Hamaha. " On veut préserver le site. Ça n’aurait pas de sens de mettre un parking ", prévient Fabien Trifol. Il mise plutôt sur la complémentarité avec une piste cyclable prévue à Hamada ou un service de taxis collectifs pour rejoindre les Hauts-Vallons ou le futur SMR (site de maintenance et de réparation) du Caribus.
Une alternative au réseau en construction Alors que les débuts du projet Caribus sont attendus en septembre 2024, la deuxième phase de travaux de ce réseau routier commencera en janvier 2025. Le chantier concernera toujours la ligne 1, mais sur les tronçons Baobab-Pointe Mahabou et du rond-point SFR de Kawéni aux Hauts-Vallons. " On a appris de la première phase de travaux ", affirme Fabien Trifol. La circulation ne sera donc pas coupée et les travaux avanceront plutôt de nuit ou le week-end. Mais les désagréments ne sont pas exclus, d’où la nécessité de passer par la mer à partir de mars 2025. |
Par Mayotte Hebdo