Tourisme à Mayotte  : La fréquentation des hôtels à la baisse en 2024

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Tourisme à Mayotte  : La fréquentation des hôtels à la baisse en 2024

Avec un taux d’occupation en baisse et une fréquentation essentiellement dopée par les forces de l’ordre et les secours, la situation du tourisme hôtelier à Mayotte interroge. Le territoire peine à attirer des visiteurs dans un contexte marqué par l’insécurité, la crise de l’eau et l’instabilité sociale. Une tendance qui risque de se poursuivre en 2025. Détails avec notre partenaire France-Mayotte matin.

 

En 2024, Mayotte comptabilise 19 hôtels et hébergements collectifs de tourisme, répartis entre Mamoudzou (46 %), Petite-Terre (27 %) et le reste de Grande-Terre (27 %). L’offre progresse de 7 % par rapport à l’année précédente sur la période janvier-novembre, grâce à l’ouverture d’un nouvel établissement et à l’extension de trois autres. Au total, 150 000 nuitées ont été proposées.

 Mais si l’offre hôtelière progresse, la demande, elle, stagne. Le taux d’occupation s’établit à 73 %, en recul de 6 points par rapport à la même période en 2023. Un chiffre à nuancer fortement : ce remplissage est pour une large part le résultat de la présence des forces de l’ordre, des secours et des fonctionnaires déployés dans le cadre des différentes opérations de maintien de l’ordre sur le territoire. Les rotations de personnel venu de l’Hexagone ont contribué à maintenir artificiellement les chiffres d’occupation. Cette fréquentation administrative masque difficilement le désintérêt persistant des touristes. 

En réalité, le tourisme peine toujours à décoller. Les difficultés structurelles sont connues : insécurité chronique, restrictions d’eau récurrentes, image d’instabilité. Ces obstacles découragent les voyageurs, les touristes, malgré des atouts naturels considérables. L'île reste perçue comme un territoire en crise plus que comme une destination de vacances. Le tourisme d’affaires reste marginal, et le secteur peine à se diversifier ou à fidéliser une clientèle extérieure.

 Les professionnels du secteur tirent régulièrement la sonnette d’alarme. Certains établissements peinent à équilibrer leurs comptes, faute de réservations hors contingents institutionnels. L’année 2025 n’annonce rien de bon pour le secteur. Une fois de plus, ce sont les renforts venus de l’extérieur qui occupent les établissements, lorsqu’ils parviennent à rouvrir, malgré les efforts déployés pour redresser l’activité dans un contexte peu propice à l’accueil de touristes. Sans changement de cap sur les questions de sécurité, de cadre de vie et d’image extérieure, l’hôtellerie mahoraise risque de rester durablement tributaire des renforts venus de l’extérieur.

Par France-Mayotte matin