Des syndicats enseignants de l'archipel de Mayotte appellent à une grève reconductible lundi, jour de rentrée des professeurs et personnels administratifs, un mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, pour protester contre une reprise "dans l'improvisation", ont-ils annoncé jeudi.
Les établissements scolaires du 101e département français, entièrement ravagé le 14 décembre par Chido, ouvriront leurs portes le 13 janvier aux professeurs et personnels pour la rentrée administrative, puis le 20 janvier aux quelque 117.000 élèves de l'archipel.
Mais pour les syndicats FSU, CFDT et Unsa, le maintien de la rentrée le 13 janvier est une "opération de communication qui ne résiste pas à la réalité". "Beaucoup de nos collègues sont restés et restent encore sans toit, sans eau, sans électricité et ont perdu des biens matériels", écrivent-ils dans un communiqué. De plus, le bâti scolaire est "pour partie détruit".
"Si nous sommes conscients et désireux que nos élèves reprennent une scolarité normale, ce ne peut être à n'importe quelle condition", estiment les syndicats. "Sans aucune directive, aucun protocole, dans l'improvisation, on nous demande de nous réunir pour (...) bâtir, ensemble, un plan de reprise des activités scolaires en lien avec les réalités de votre école, de votre collège, de votre lycée", soulignent-ils encore, faisant référence aux directives officielles présentées mercredi.
Dans le nord-ouest de Grande-Terre, le lycée d'Acoua, qui accueille en temps normal 2.300 élèves, a vu ses toitures arrachées et ses murs enfoncés par le cyclone Chido, a constaté l'AFP.
"30% des établissements scolaires sont impraticables, donc il faut organiser cette rentrée", a reconnu jeudi le ministre des Outre-mer Manuel Valls au micro de RTL, précisant qu'environ "2.000 sinistrés" occupent par ailleurs encore des écoles.
Les syndicats s'étonnent aussi que l'aide exceptionnelle prévue pour Mayotte ne bénéficie qu'à une partie des agents, ceux "dont l'indice est inférieur à 448"."Le cyclone n'a pas frappé sélectivement les uns plutôt que les autres", dénoncent-ils, en appelant à ce que tous les agents du rectorat puissent en bénéficier.
Avec AFP