Pêche : Les États de l’océan s’entendent pour que la pêche au thon soit restreinte dans l’océan Indien

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Pêche : Les États de l’océan s’entendent pour que la pêche au thon soit restreinte dans l’océan Indien

Les eaux de l’océan Indien comptent parmi les plus poissonneuses au monde. 20 % des thons pêchés dans le monde y sont ainsi prélevés. Mais les stocks diminuent et il y a urgence à agir. Un sujet de notre partenaire France-Mayotte Matin.

C’est pourquoi, les Etats de l’océan Indien se sont entendus pour suspendre temporairement l’utilisation de l’équipement industriel de pêche qui malmène sérieusement les stocks de thon. Cette décision intervient après trois jours de négociations tumultueuses entre les 30 membres de la Commission de l’Océan Indien sur le thon à Mombasa, au Kenya, où les pays en voie de développement s’opposaient aux membres de l’Union européenne, qui dépendent plus lourdement de senneurs à senne coulissante et des palangriers qui sont plus destructeurs pour l’environnement marin. Ainsi, cette nouvelle résolution pourrait donner de l’espace à la reconstruction des populations de thon albacore et de thon obèse. 

Or, tout a failli capoter lorsque le ministre kényan des Pêches a retiré son appui, sans doute pour répondre aux pressions de l’UE. Mais onze autres États, l’Indonésie en tête, ont obtenu l’adoption de la résolution. L’UE a déjà été accusée de tendances colonialistes dans l’océan Indien et de subventionner ses pêcheries par le biais de quotas injustes et opaques. 

Plus de 200 000 tonnes de poissons sont pêchées par ses membres chaque année dans l’océan Indien. L’UE dispose maintenant de 120 jours pour contester la résolution. Elle a reculé à Madagascar, à Maurice, et cela pourrait donc encore s’étendre à l’océan Indien ce qui aurait le don de mettre fin pour un temps aux bateaux usines. En attendant, cela repré- sente une victoire importante pour les États dont les communautés côtières dépendent d’une pêche plus modeste pour leur survie. Le lobbying européen vient ainsi de prendre un sérieux coup. 


Par Samuel Boscher pour France Mayotte Matin