Les scientifiques et chercheurs du Parc naturel marin de Mayotte, de l’Office français de la biodiversité (OFB), du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) et de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), se sont associés dans une mission d’envergure à Mayotte. Objectif : étudier la pollution chimique de la terre à la mer sur l’ensemble de l’archipel.
La mission a été organisée afin d’étudier les polluants depuis l’amont des rivières jusqu’au lagon de Mayotte sur trois « bassins-versants », intégrant l'ensemble des cours d'eau de l'île. Les chercheurs veulent ainsi identifier les molécules chimiques les plus présentes dans les eaux depuis le haut des rivières jusqu'au récif barrière, en passant par les estuaires, ainsi que leurs taux de concentration.
« La première partie de la mission a eu lieu en juillet, lors de la saison sèche, et la seconde partie, visant à faire des relevés aux mêmes endroits durant la saison des pluies vient de se terminer », a annoncé dans un communiqué le Parc naturel marin de Mayotte. « Les prélèvements réalisés à l'aide d'échantillonneurs intégratifs passifs vont être analysés. Les résultats fourniront des indications sur l'ampleur réelle de la menace chimique et sur les actions prioritaires à mener pour l'endiguer. »
Les « échantillonneurs intégratifs passifs » sont des capteurs plongés sous l’eau entre dix et douze jours, le temps de récolter les différents polluants ciblés. Les membranes ayant fixé les polluants sont ensuite récupérées pour être étudiées. A Mayotte, 22 stations rassemblent les échantillons, qui seront analysés dans l’Hexagone. Les paramètres physico-chimiques de l’eau sont également mesurés pour chaque station.
Explications sur l’étude de la pollution chimique dans les eaux de Mayotte
« Bysphénol, phytosanitaire, anti-inflammatoire, hydrocarbure... Selon leur nature et leur taux de concentration, ces molécules peuvent déséquilibrer les écosystèmes, induire des maladies, toucher le cycle vital des organismes (reproduction, oxygénation...) ou tout bonnement les tuer », précise le Parc naturel marin, pour qui ces polluants chimiques représentent un « danger invisible ».
« Un des objectifs du Parc naturel marin de Mayotte est de tendre vers une meilleure qualité de l’eau. Pour l'atteindre, il est préalablement requis de caractériser de manière précise les pressions », ajoute-t-il. Parmi ces dernières, les pollutions évoquées peuvent avoir un effet désastreux sur les organismes marins, et, par voie de conséquence, humains.
PM