À Mayotte, les makis subissent un double fléau : la destruction de leur habitat par le cyclone Chido et des actes de maltraitance. Sans structures adaptées ni solutions concrètes, leur survie est menacée. De nombreux habitants se retrouvent désemparés face à cette situation. Un sujet de notre partenaire France Mayotte Matin.
Les makis vont-ils disparaître du département ? Depuis que le cyclone Chido a ravagé tout l’archipel, les makis font entendre leur détresse. Malheureusement, leur malheur ne s’arrête pas là. De nombreux témoins rapportent que des jeunes s’amusent à jeter des pierres sur eux.
« C’est inadmissible », témoigne un habitant de Vahibé qui tente de sensibiliser ces jeunes à la protection de cet animal endémique, faisant partie du patrimoine de Mayotte. Il s’agit d’une espèce unique qui ne se trouve nulle part ailleurs dans le monde.
La Fédération Mahoraise des Associations Environnementales (FMAE) a publié un communiqué dans lequel elle rappelle « la prudence sur les routes ». En effet, de nombreux makis sont écrasés depuis que le cyclone a détruit leur habitat naturel.
Cependant, les solutions manquent cruellement pour les sauver. « Il n’existe aucun centre de soins pour les animaux sauvages à Mayotte. On fait quoi ? On les laisse mourir ? », s’indigne cet habitant de Vahibé qui a grandi au milieu de soigneurs et de scientifiques spécialisés dans les makis.
« Il faut des fonds et des structures mises en place immédiatement, sinon il sera trop tard. J’ai envie d’aider, mais je n’ai ni argent, ni accompagnement pour sauver les makis ! ». La situation est critique. Des habitants ont recueilli des bébés makis ou des adultes blessés par des jeunes sans scrupule, mais ils se retrouvent désemparés face à cette situation inédite.
Des solutions sont attendues par de nombreux Mahorais, qui ne souhaitent pas voir disparaître les makis de Mayotte. Protégée, l'espèce était déjà vulnérable avant le passage de Chido. Entre 1974 et 2020, sa population aurait chuté de 43%, passant de 50 000 à 25 à 33 000 individus. Une chute en raison, notamment, de la déforestation.
Anthony Maltret pour France Mayotte Matin