Face aux conséquences du cyclone Chido et à l'accumulation des déchets sur l'île, une nouvelle méthode de gestion a été mise en place à Hajangoua. Elle vise à brûler les déchets pour répondre à l'urgence sanitaire, sous surveillance d’une association agréée pour la protection de l’environnement. Un sujet de notre partenaire France Mayotte Matin.
Suite aux conséquences du cyclone Chido et à l’accumulation des déchets sur l’ensemble de l’île, une nouvelle technique de traitement a été mise en place. Inaugurée hier à Hajangoua, cette solution consiste à brûler les déchets sur un site encadré par les autorités afin de répondre à l’urgence sanitaire et environnementale.
Sur place, les pelleteuses s’activent pour transférer les déchets, entassés en monticules ou déchargés par des camions-bennes, vers des conteneurs destinés à l’incinération. L’opération a suscité diverses réactions parmi les habitants. « Je suis d’accord avec ça si c’est la seule solution qu’il y a à Mayotte actuellement », confie un riverain. Salima, une habitante du secteur, souligne l’importance de l’élimination des déchets tout en exprimant ses craintes : « Il faut éliminer les déchets qui représentent un risque de maladie, mais j’ai peur pour les maisons à côté. Y a-t-il un risque d’incendie ? »
Maxime Ahrweiller Adousso, secrétaire général pour les affaires régionales, a tenu à rassurer la population : « Le principal reste l’enfouissement à l’ISDND, mais actuellement, nous devons trouver d’autres solutions. Il n’y aura pas d’autre site de brûlage, les déchets seront amenés ici pour être brûlés, car il n’y a pas beaucoup de sites avec les vents dans le bon sens et suffisamment éloignés des habitations pour éviter toute gêne. Le président de la Cadema et la préfecture sont présents, nous resterons mobilisés et nous allons surveiller la situation. »
Afin de garantir un suivi environnemental, l’association Hawa Mayotte, agréée pour la protection de l’environnement, a été missionnée pour effectuer des mesures. « Un réseau de surveillance va être mis en place, mais nous avons dû commander du matériel en urgence, car habituellement nous utilisons des stations fixes déjà installées et nous avons été prévenus à la dernière minute. Un rapport sera rédigé, ce qui permettra un retour d’expérience sur ce type de solution d’urgence », explique son responsable, Bruno Foster.
Les autorités assurent que cette opération exceptionnelle se déroule sous contrôle et vise à limiter les impacts sur la population et l’environnement.
Lucas Ninomae pour France Mayotte Matin