Mayotte : La Technopole, une infrastructure dédiée à l'innovation et aux entreprises

© Département de Mayotte

Mayotte : La Technopole, une infrastructure dédiée à l'innovation et aux entreprises

Les officiels étaient réunis jeudi 3 juin sur le site de la future technopole à Dembéni, pour la pose de la première pierre du bâtiment. Portée par la CCI Mayotte ainsi que d’autres acteurs publics, l’infrastructure sera destinée à l’accompagnement des entreprises, déclinée en 4 domaines stratégiques et sous le sigle de l’innovation. Une initiative pour galvaniser le développement local, et répondre aux besoins du territoire. Explications avec notre partenaire France Mayotte-Matin.


C’est un acte bien symbolique que la pose de cette première pierre à Dembéni, métaphore de ce développement économique que tous les acteurs mahorais entendent bâtir dans la longévité. D’un coût global de 16,3 millions co-financé par l’Europe (à hauteur de 40 %), la construction de la technopole de Mayotte relève d’un travail de collaboration. Le Conseil départemental, l’État à travers le ministère des Outre-Mers, la Cadema, la ville de Dembéni avec la mise à disposition du site, ainsi que les différents financeurs de l’État, à savoir l’AFD, l’ACDC et la BPI. Sans oublier un acteur majeur volontairement situé à proximité : le Centre Universitaire de Mayotte.

Une infrastructure qui prévoit d’atteindre une ampleur de 3000m2 environ, dans laquelle se multiplieront ateliers, laboratoires, un espace de « Peinture-lab » ou encore un espace « Fab-lab ». Plusieurs locaux seront spécialement destinés à l’accompagnement au développement des entreprises. Autant d’espaces dédiés qui serviront un objectif clair : le développement économique. Comme l’explique Nadine Hafidou, présidente de la Sasu technopole Mayotte : « Cette technopole a pour ambition d’accélérer les projets d’innovations, de créer un écosystème pour la jeune génération, pour les porteurs de projet pour qu’ils montent en puissance, qu’ils portent des projets d’innovation, des startups, et qu’ils s’ouvrent au monde , particulièrement à la Sous-région. ».

Ainsi, quatre secteurs d’activités stratégiques sont privilégiés par la CCI : l’agro-alimentaire, les activités marines, les Technologies de l’information et de la communication, et les services à la personne.

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Une réponse aux besoins du territoire

Selon Mme Hafidou, la création de cette infrastructure relève de la demande concrète de nombreux acteurs, face à des besoins locaux étendus. « La CCI étant une structure d’accompagnement, elle rencontre beaucoup de porteurs de projets qui leur ont transmis ces demandes et ce besoin d’accompagnement dans le cadre de l’innovation. Donc cet instrument a été construit pour répondre à ces besoins venant du monde économique ».

Et comment considérer l’avenir économique du 101ème département sans mesurer l’ampleur de son adéquation avec les études supérieures, à une heure où la question de l’insertion est fondamentale.

Pour Abal-Kassim Cheik Ahamed, directeur adjoint de l’université, « le CUFR est un acteur majeur de l’enseignement supérieur et de la recherche qui est au carrefour des entreprises et de l’innovation, donc la recherche permettra à l’université de s’ouvrir au niveau du territoire par l’innovation ». Une technopole innovante donc, et un élargissement de l’offre de formation ?

À cette question, Mr Abal-Kassim Cheik Ahamed répond : « Le CUFR est un instrument du territoire et il doit répondre aux besoins du territoire parce qu’après les études il faut bien qu’il y ait de l’insertion. Aujourd’hui on est déjà engagés dans un projet commun avec la CCI et le Conseil départemental, « l’Étudiant Entrepreneur » par le réseau Pépite, donc on a déjà ce projet mis en place, c’est un premier pas, mais avec la technopole ça nous permettra également d’aller encore plus loin pour répondre aux besoins du territoire ».

Le contrat de promotion immobilière a été signé pour un délai de 22 mois : « On va lancer la mise au point de ce marché en question, et dans 22 mois avoir la chance de faire l’ouverture de cet établissement » conclut Nadine Hafidou. Le développement économique de Mayotte ne sera donc qu’une question de temps ? Peut-être pas, mais cela reste une avancée conséquente.

 

Matthieu Janvier