"Le plus difficile reste sans doute à faire" après l'accord sur la Nouvelle-Calédonie conclu samedi entre indépendantistes et non-indépendantistes, a insisté mardi le ministre des Outre-mer Manuel Valls, rappelant que les responsables politiques calédoniens devaient maintenant l'expliquer et le défendre sur place.
"Nous avons passé un accord, le plus difficile reste sans doute à faire pour les responsables politiques calédoniens: convaincre, expliquer, tracer une perspective", a-t-il affirmé sur France Inter. "Mais nous sommes sortis de l'impasse dans laquelle nous étions, maintenant il faut construire l'avenir de la Nouvelle-Calédonie avec tous. Il y a beaucoup de risques, je le sais", a poursuivi Manuel Valls.
Signé tôt samedi matin, le texte prévoit notamment la création d'un "État de la Nouvelle-Calédonie" au sein de la République, une "nationalité calédonienne", une ouverture progressive du corps électoral local et un partage différencié de compétences.
Qualifié d'"historique", il a suscité des réactions contrastées en Nouvelle-Calédonie, où certains dans les bases militantes des deux camps dénoncent un accord signé sans leur aval et fustigent des concessions qu'ils jugent inacceptables.
"S'il n'y avait pas eu d'accord, le risque était celui (...), de la radicalisation et du retour, d'une certaine manière, de la violence, voire de la guerre civile", a ajouté Manuel Valls sur France Inter, saluant la "responsabilité" des délégations, parvenues à un compromis après dix jours de négociations à huis clos à Bougival, près de Paris.
"Les délégations calédoniennes ont montré que le dialogue, la discussion, le compromis, la politique au sens le plus noble du terme permettait de retrouver ce pari de l'intelligence de Jean-Marie Tjibaou de 1988 lors de sa poignée de main avec Jacques Lafleur", a-t-il ajouté, en référence à l'accord qui avait mis fin à la quasi-guerre civile des années 1980.
Le calendrier qui accompagne le projet d'accord signé samedi prévoit une validation par les structures militantes des différentes forces politiques calédoniennes dès cet été, avant la consultation des Calédoniens au début de l'année 2026.
Avec AFP