Dans une interview au Figaro ce vendredi, le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer a annoncé le prolongement de l'opération « Wuambushu » de lutte contre l'habitat insalubre, l'immigration illégale et la délinquance, qui devait s'achever fin juin. Le ministre arrive ce samedi sur l’île.
Quelques heures avant son arrivée ce samedi à Mayotte, le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer a affirmé que le gouvernement allait « continuer à injecter des moyens, en laissant une imposante force de sécurité, de plus d'un millier d'hommes et femmes ». Il est attendu sur place avec le ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco, et le ministre chargé de la Ville et du Logement, Olivier Klein.
Le ministre a revendiqué des « résultats » obtenus dans le cadre de cette opération contestée qui a débuté en avril. En deux mois, a-t-il affirmé, « les violences contre les personnes ont été réduites de 22% ; les cambriolages, les vols, les atteintes aux biens, de manière générale, ont diminué de 28% ». « Surtout, sur les 57 chefs de bandes identifiés au départ, 47 ont été arrêtés et présentés devant la justice », a-t-il ajouté. Alors que le 22 mai, le ministère de l'Intérieur annonçait 236 interpellations, Gérald Darmanin a affirmé qu'un mois plus tard, « pas moins 662 interpellations avaient été réalisées ».
Toutefois l'objectif fixé par le patron de Beauvau de destruction d'ici à la fin juin de 1 000 bangas, ces cases insalubres en tôle, n'a pas été atteint et a été repoussé. Le ministre a fait valoir qu'il s'agissait d' « opérations délicates » nécessitant « un traitement social ». Les destructions des quartiers informels ont fait l'objet de recours à chaque fois qu'elles étaient annoncées. « Le maintien des bidonvilles, c'est la solution inhumaine », a plaidé Gérald Darmanin.
Côté immigration, Gérald Darmanin a revendiqué d'avoir « divisé par trois le flux entrant de clandestins », venus des Comores, « pour la première fois depuis trente ans », grâce aux moyens déployés pour intercepter les « kwassas kwassas », ces embarcations de fortune utilisées par les clandestins. Le ministre a affirmé que les Comores reprenaient désormais « 100% des personnes irrégulières que nous leur présentons » et prédit que l'année 2023 serait « une année record » en termes de personnes expulsées de Mayotte. Concernant le problème de l'eau, très prégnant à Mayotte, il a annoncé un blocage des prix des bouteilles d'eau à compter du « 15 juillet ».
Les ministres débuteront ce samedi leur visite au RSMA de Mayotte, où une cérémonie d’accueil et une remise de médailles aux forces de sécurité intérieure sont prévues. Ils se rendront ensuite à la retenue collinaire de Combani, pour évoquer la problématique de l’eau. Le lendemain, Gérald Darmanin, Jean-François Carenco et Olivier Klein se rendront à Dzaoudzi en Petite-Terre pour assister à la démolition d’habitats insalubres.
S’en suivra une cérémonie pour la journée nationale des sapeurs-pompiers et l’inauguration du centre de secours de Pamandzi, toujours en Petite-Terre. De retour sur Grande-Terre, les ministres sont attendus à la Mosquée de Dembéni pour un échange avec les autorités religieuses de l’île à 90% de confession musulmane. Ils déjeuneront ensuite avec les acteurs économiques, puis assisteront à une « présentation du jardin Maoré et des investissements réalisés par l’État pour un tourisme durable et respectueux de l’environnement ».
Le déplacement se clôturera par une « visite du centre de relogement pérenne pour d’anciens habitants de bangas et échanges avec des familles relogées ».
Avec AFP.