Mayotte : France et Comores réaffirment « leur volonté de lutter contre les trafics et contre les passeurs »

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Mayotte : France et Comores réaffirment « leur volonté de lutter contre les trafics et contre les passeurs »

Les ministres français et comoriens de l'Intérieur et des Affaires étrangères, réunis mardi à Paris sur fond de tensions à Mayotte, « ont réaffirmé leur volonté de lutter contre les trafics et contre les passeurs », selon un communiqué conjoint.

Le texte fait également part de leurs efforts pour apaiser ces tensions engendrées par l'opération « Wuambushu » menée par les autorités françaises à Mayotte pour déloger des bidonvilles des sans-papiers en grande majorité venus des îles voisines des Comores. Outre Gérald Darmanin, Catherine Colonna et leurs homologues respectifs Mahamoud Fakridine et Dhoihir Dhoulkamal, Houmed Msaidié, ministre de l'Agriculture, de la pêche, de l'environnement, du tourisme et de l'artisanat et Porte-parole du Gouvernement de l'Union des Comores, assistait à la réunion.

Dans leur communiqué commun, les deux gouvernements soulignent qu'ils veulent « coordonner leurs efforts communs pour la sauvegarde des vies humaines en mer et pour la gestion des flux humains entre les îles, y compris par la reprise des liaisons maritimes ». Les deux délégations réaffirment en outre « l'amitié qui lie la France et l'Union des Comores » et expriment « leur souhait d'un développement harmonieux de la région sud-ouest de l'océan Indien ». De plus, elles s'engagent « à intensifier » le dialogue entre les deux gouvernements « dans la perspective d'un renforcement de la relation bilatérale et de l'apaisement des tensions ».

Depuis une dizaine de jours, les liaisons aériennes entre Mayotte et les Comores ont été suspendues, ce qui n’empêche pas Paris de procéder à des reconduites aux frontières par avion. « Depuis que cette opération a débuté, 134 interpellations ont eu lieu (…) » soit « un tiers des criminels que nous avons dans le viseur », a toutefois assuré le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, interrogé par la députée de Mayotte, Estelle Youssouffa. Cette dernière a dénoncé les « mensonges du président comorien qui encourage implicitement la terreur et nie notre souveraineté nationale à la France ».

Dimanche, le président des Comores, Azali Assoumani avait demandé une « pause » dans l’opération Wuambushu. Lundi soir, le président Emmanuel Macron qui a reçu discrètement son homologue comorien Azali Assoumani. Cette rencontre a été confirmée mardi à l'AFP par Hamada Madi, conseiller diplomatique du chef de l'État comorien. « Le travail pour la paix publique à Mayotte va pouvoir continuer et nous laisserons autant que nécessaire les policiers et gendarmes », a également assuré Gérald Darmanin devant l’Assemblée nationale, affirmant que les liaisons maritimes entre Mayotte et Anjouan devraient reprendre, grâce à cette rencontre entre les deux chefs d’États.