Manuel Valls à Mayotte : Retour sur la première journée de déplacement officiel du ministre des Outre-mer

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Manuel Valls à Mayotte : Retour sur la première journée de déplacement officiel du ministre des Outre-mer

Un mois après le passage du cyclone Chido et sa première venue en tant que ministre des Outre-mer, Manuel Valls est de retour à Mayotte pour une visite officielle. Entre rencontres avec les habitants, échanges avec les élus et constats sur le terrain, le ministre des Outre-mer affiche sa volonté de refonder l'île. Retour sur la première journée de visite officielle avec nos partenaires de France Mayotte Matin.

Un mois après sa venue sur l’île après le passage du cyclone Chido, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, est arrivé hier à Mayotte pour une visite officielle de deux jours. Ce jeudi matin, il a atterri en hélicoptère du côté du village de Mbouini avant de prendre la direction de Kani-Kéli en compagnie, notamment, du préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, et du Général Facon, chargé de la préfiguration de l’établissement public pour la reconstruction de Mayotte.

Il a pu aller à la rencontre des habitants afin de se rendre compte de l’attente des Mahorais qui ont dû faire face à un cyclone et une tempête tropicale. Le ministre est conscient des enjeux. « Le travail de re- construction va demander beaucoup d’efforts, beaucoup d’investissements et beaucoup de travail. Je m’engage à ce travail. Il y a une loi qui est en train d’être discutée. Il y en a une deuxième pour la programmation de tous les travaux que nous allons devoir mener à Mayotte. Nous allons refonder Mayotte ». Il a montré l’image d’un ministre concerné par les difficultés des Mahorais. « Nous serons à vos côtés ! », a-t-il souligné, même si parfois cela pourrait prendre du temps tant les travaux de reconstruction sont colossaux.

Échanges avec les élus, logement et habitat insalubre, aides économiques et environnement

Après avoir échangé avec quelques élus durant cette première partie de son déplacement, il s’est rendu à Coconi pour un déjeuner, mais surtout un temps d’échange crucial avec les présidents des intercommunalités et les maires de Mayotte. L’occasion pour les élus mahorais de parler avec le ministre des Outre-mer dans un cadre propice à la discussion et à l’écoute. Durant ce moment, il a une nouvelle fois réaffirmé son engagement envers les élus de Mayotte. Une déclaration importante étant donné que les Mahorais souhaitent être au cœur des travaux et être impliqués dans la refondation du département.

Il a ensuite pris la direction de Tsararano où il s’est rendu sur un projet de construction de 54 logements dans les hauteurs du village. Il a pu constater de visu la problématique des constructions illégales en tôle présentes sur le terrain où doit avoir lieu le projet d'habitat d’Action Logement et d’ALMA. Face à ce constat, le ministre a parlé de la nécessité d’un programme de décasage afin de faire avancer l’opération. De son côté, Jérôme Josserand, le directeur de la DEALM, a présenté un projet de construction d’environ 2 000 logements. Une présentation de projets qui a montré au ministre que, malgré les difficultés, Mayotte continuait à aller de l’avant avec ses opérations d’aménagement.

Par la suite, le ministre a pris la direction de Dembéni. Il s’est rendu à la MJC pour aller à la rencontre des bénévoles qui font partie du Dispositif Restitution de la Paix (DRP). Ce dispositif vise à instaurer un climat de sécurité dans une ville qui a connu son lot de violences urbaines d’une extrême intensité. La problématique est que le contrat de ce dispositif arrive à terme à la fin du mois de février. Un des présidents de l’association a demandé au ministre que ce contrat puisse être renouvelé, mais il manque des financements. Des discussions devraient avoir lieu avec le préfet afin de trouver une solution pour que ce dispositif puisse perdurer.

Après cette séquence, ils sont partis à Ironi Bé, du côté d'Ekwali et du secteur agroalimentaire qui a été particulièrement impacté par le cyclone Chido. Le groupe a subi d’importantes pertes, avec un seul bâtiment qui a résisté aux assauts des rafales de vent sur les 80 dont il disposait. Depuis, la situation s’est légèrement améliorée avec 10 bâtiments qui ont pu être réhabilités, notamment grâce à l’importation de tôles en provenance de Madagascar. Pour le groupe, l’objectif est que tous les bâtiments soient opérationnels pour le mois de juillet. Manuel Valls a expliqué au groupe qu’il pourrait bénéficier d’aide de la loi-programme avec les financements qui lui seront consacrés. À noter que l’abattoir de poulet est quasiment à l’arrêt depuis le cyclone, et le groupe produisait environ entre 11 000 et 12 000 tonnes d’aliments pour le bétail.

Manuel Valls a également montré qu’il était attaché à l’environnement de Mayotte, qui a été dévasté par le cyclone. Lors de sa visite à Chirongui plus tôt dans la journée, il a rappelé l’importance de la mangrove. « C’est un écosystème essentiel pour Mayotte », a-t-il souligné. Il a également parlé de l’impact du réchauffement climatique, de l’érosion et de la nécessité de la reconstruction de la forêt. Durant cette première journée, le ministre des Outre-mer a témoigné de sa volonté d’accompagner les Mahorais dans la reconstruction de l’île.

Ce vendredi, sa journée sera une nouvelle fois bien remplie avec des séquences consacrées à l’éducation nationale, au secteur de la santé, à la gestion des déchets, au secteur du bâtiment, à une visite de terrain à Koungou, et un passage à la base de vie de Mtsamboro afin de remercier les renforts venus à Mayotte dans le cadre du cyclone Chido. Les Mahorais attendent maintenant de voir se concrétiser toute cette volonté affichée par le ministre durant sa visite.

Anthony Maltret pour France Mayotte Matin