Ce vendredi, le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, a demandé la levée immédiate des barrages dans un communiqué, appelant à la responsabilité de tous face à une situation qui pourraient avoir de graves conséquences pour l’île. Précisions avec notre partenaire de Mayotte Hebdo.
Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, a demandé ce vendredi la levée immédiate des barrages suite au démarrage du démantèlement du camp de migrants du stade de Cavani. « Le Préfet appelle avec gravité et solennité à la levée immédiate des barrages et blocages, fort des engagements et réalisations déjà débutées, fort du sens des responsabilités de chacun, fort de la volonté de la grande majorité des Mahorais qui se souviennent des conséquences de 2018 et ne veulent absolument pas les revivre », peut-on lire dans un communiqué de presse émanant de la préfecture, qui parle d’une situation « grave ».
Cette dernière insiste sur une situation intenable et mettant les habitants de l’île en danger. Elle dénonce en effet le blocage des personnels de santé, blocage entrainant un « service minimum » au centre hospitalier de Mayotte (CHM). « Les professionnels ne peuvent accéder au CHM. Les transports inter-sites en ambulance sont restreints voire annulés. […] Les approvisionnements en médicaments et matériels médicaux depuis Longoni sont rendus difficiles. […] La dialyse privée connaît aussi des difficultés importantes. […] Les soins à domicile sont aussi impactés, avec potentiellement des risques de perte de chance », est-il détaillé.
Des conséquences «désastreuses» redoutées
Il décrit une situation « catastrophique », alors que les services de l’Etat considèrent avoir tenu leurs engagements avec le début du démantèlement du camp, qui devrait s’achever dans deux mois. A cela s’ajoute la paralysie des établissements scolaires, le danger que représente ces blocages pour l’activité des entreprises ou encore l’impact sur les agriculteurs, en difficulté pour recevoir leur matériel. Un début de situation semblable à celle causée par les blocages de 2011 et 2018, qui avaient eu des « conséquences désastreuses […] pour l’économie et surtout pour l’emploi ainsi que le développement de l’île ».
« Malgré une décision de Justice défavorable (arrêté du tribunal administratif du 26 décembre, N.D.L.R), le démantèlement du camp de Cavani a pu débuter ce jeudi, conformément aux engagements pris », indique la préfecture, qui rappelle devoir agir conformément à la loi. Les bénéficiaires du statut de réfugié pourront partir volontairement vers l’hexagone prochainement, les déboutés de leur demande d’asile seront reconduits et l’étude des demandes d’asile est accélérée. Jeudi, 77 migrants ont quitté définitivement le stade.
Le préfet devait rencontrer les différents collectifs cet après-midi, mais ces derniers ne se sont pas rendus à la préfecture. En effet, les services de l’Etat ont demandé cette levée des barrages avant d’échanger avec les collectifs, qui ne se sentent donc pas écoutés.
Par La Rédaction de Mayotte Hebdo