La communauté de communes du Sud inaugure le premier centre intercommunal d'action sociale de Mayotte

© France Mayotte Matin

La communauté de communes du Sud inaugure le premier centre intercommunal d'action sociale de Mayotte

Face aux difficultés d’accès aux soins et aux services relevant de la solidarité, la communauté de communes du Sud (CCSud) de Mayotte a décidé d’agir en créant le premier centre intercommunal d’action sociale (CIAS) de l’île. Précisions avec notre partenaire Mayotte Hebdo.

 

L’archipel mahorais possède désormais son premier centre intercommunal d’action sociale (CIAS). Impulsé par la communauté de communes du Sud (CCSud) de Mayotte, ce centre n’a pas vocation à remplacer l’ensemble des centres communaux d’action sociale (CCAS) qui existent dans le sud de Grande-Terre, mais plutôt de les piloter et de se placer comme outil stratégique pour coordonner leurs missions. «Il y a beaucoup d’inégalités en termes d’action sociale, il n’y a pas le même accès aux services entre les territoires. Les CCAS vont donc continuer à travailler sur des petites zones, et nous, avec le CIAS, on pourra travailler davantage sur une stratégie commune», développe le président de la CCSud, Ali Moussa Moussa Ben, également président du CIAS désormais. Il entend donc remédier aux problématiques d’accès aux droits sociaux, à la santé, à l’insertion sociale et professionnelle, au maintien de l’autonomie des personnes âgées ou en situation de handicap, en étant «un guichet unique de proximité́ et accessible à tous», indique-t-il. 

Ce nouveau dispositif a été lancé, ce vendredi matin, à Bandrélé, lors de l’installation de son conseil d’administration, composé de huit élus et de huit représentants d’association. L’organisme veut en effet afficher son rôle de proximité avec la population. «La gouvernance de notre CIAS telle que vous le composez, chers administrateurs, offre l’opportunité́ de définir un projet social territorial en cohérence avec les réalités et les besoins de notre territoire», déclare le chef de l’intercommunalité. 

Une "perle de solidarité"

Ce nouveau centre, se voulant une «Perle de solidarité», va remplir plusieurs missions correspondant à la compétence action sociale d’intérêt communautaire transférée par les communes à l’intercommunalité. Le CIAS va ainsi veiller à développer l’observatoire des solidarités ; les maisons du droit et de la justice ; mettre en place un centre d’hébergement et d’accueil d’urgence «notamment en cas d’aléas naturels», précise le président ; faire naître une plateforme de services de l’habitat ainsi que des ateliers et chantiers d'insertions relevant de la compétence de l’EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) ; développer une maison de santé pluridisciplinaire et des centres de santé communautaires. Enfin, ce nouveau dispositif veillera à l’octroi de bourses intercommunales, d’aides financières pour les particuliers méritants originaires du Sud de Mayotte puis tentera de créer un office intercommunal de la culture, de la jeunesse et des sports. Mais le premier chantier du CIAS sera tourné vers la santé. «Nos premières actions vont être tournées vers la lutte contre les inégalités d’accès aux soins, car c’est une vraie problématique à Mayotte, et le territoire du Sud n’est pas épargné», commence Zouhouria Foundi Chebani, conseillère communautaire, élue vice-présidente du CIAS. «Par exemple, à Kani-Kéli, il n’y a aucun médecin, contrairement aux autres communes du Sud, on veut remédier à ce genre d’inégalité», poursuit-elle. Pour répondre à ce problème, la CCSud a déjà commencé à travailler avec les organismes compétents, notamment avec l’Agence régionale de Santé (ARS) avec qui elle a noué un partenariat afin de créer un nouveau local.

Par Mayotte Hebdo