Carole Delga, présidente de la région Occitanie et présidente de Régions de France, explique en exclusivité à Outremers360 le sens de son déplacement à La Réunion et à Mayotte du 11 au 13 mars prochains. Elle a répondu à nos questions juste avant son départ.
Quel est le sens de votre déplacement ? Pourquoi aller à La Réunion et à Mayotte maintenant ?
J’ai souhaité apporter personnellement un message de soutien et de solidarité à nos amis Réunionnais et Mahorais qui ont été durement frappés par les cyclones Garance et Chido. J’ai régulièrement échangé avec les élus locaux qui se sont trouvés en première ligne face à cette situation exceptionnelle. Face à cette catastrophe, il fallait agir. Pour ce qui concerne Mayotte, nous avons ainsi créé un fonds de solidarité interrégional spécifiquement dédié, dont l’animation a été confiée à notre présidente de la commission outre-mer, la présidente Huguette Bello. J’irai sur le terrain avec nos partenaires pour attester de la mise en place opérationnelle de cette aide d’urgence. S’agissant de La Réunion, notre solidarité est également totale. Je viens à la fois pour prendre conscience des dégâts et regarder comment Régions de France peut aider. D’une manière générale, je plaide pour que les outre-mer soient considérées comme une priorité nationale bénéficiant d’un effort collectif majeur au-delà des clivages partisans.
Après le temps de l’urgence vient celui de la reconstruction de Mayotte. Comment comptez-vous y contribuer ?
D’abord, il faut écouter les Mahorais. Cette reconstruction, c’est d’abord celle de leur île, de leurs maisons, de leurs infrastructures, de leurs services publics. Je viens avec beaucoup de modestie et d’humilité pour prendre conscience de l’ampleur des dégâts et regarder la façon dont les Régions de France peuvent être utiles sur le temps long. Nous disposons par exemple d’une expertise reconnue en matière d’ingénierie territoriale qui pourrait être partagée. Cela doit aussi se faire en bonne intelligence avec l’État. Une loi d’urgence a été adoptée, mais il faut aller plus loin. Je m’en suis entretenu avec Manuel Valls, le ministre des Outre-mer, qui est parfaitement conscient des enjeux.
Et s’agissant de votre visite à La Réunion ?
Je suis déjà venue à La Réunion en avril 2023 pour le quarantième anniversaire de la création des régions d’outre-mer. A Régions de France, nous avons cinq régions d’outre-mer pour 18 membres. Je suis très attentive, en tant que présidente de l’association, à ce que nous puissions défendre au mieux les intérêts et les spécificités des outre-mer dans nos échanges avec le Gouvernement ou les institutions européennes. Cela suppose de bien connaître les forces et les fragilités de nos territoires tant sur le plan économique que social ou culturel. Les dégâts causés par le cyclone Garance vont générer de nouveaux besoins qu’il faut pouvoir anticiper.