Le plus jeune radioamateur de France est à La Réunion ! Âgé de 10 ans, Florian Barret vient d’obtenir son certificat d’opérateur de classe 2. C’est en regardant son père manipuler une CB (citizen bande), petit émetteur-récepteur utilisé notamment par les routiers que Florian s’est découvert une passion pour les radiocommunications.
Accompagné par L’ARRA (Association Réunionnaise des Radio-Amateurs) Florian s’est préparé à l’obtention de la licence de radioamateur classe 2 (classe HAREC), le sésame pour être autorisé à utiliser toutes les bandes de fréquences allouées aux radioamateurs et à effectuer des contacts avec les radioamateurs du monde entier.
Le club radio amateur de Saint-Leu à La Réunion n’est pas peu fier de la réussite de Florian Barret, son plus jeune membre qui devient FR4UG (indicatif radioamateur reconnu mondialement).
Jacky FR4NP formateur à l’ARRA n’a pas pour habitude de former des candidats aussi jeunes et a dû de fait adapter ses méthodes pédagogiques : « Pour un collégien de 10 ans, cela peut sembler ardu. Avec ses mots, on lui a expliqué des notions comme la puissance de dix, la racine carrée. Ces enseignants trouvent aujourd'hui qu'il a acquis une facilité dans la compréhension en Mathématiques».
En effet, le «Certificat d'opérateur du service amateur» délivré par l'Agence nationale des Fréquences (ANFR), se compose d'une partie relative à la réglementation dont les notions doivent être parfaitement assimilées et d’une partie technique. Pour cette dernière, le candidat doit acquérir des notions comme le fonctionnement du courant alternatif, les filtres RC et RLC, la synoptique, les champs électroniques, les types d'antennes, les énigmes de transmission ou encore le brouillage. Ces différents champs techniques impliquent des notions de mathématiques comme l'algèbre, les transformations d'équations pour résoudre par exemple la loi d’ohm.
A l'heure des télécommunications cellulaires, du digital, le radioamateur a un rôle de plus en plus prégnant à jouer dans un contexte de réchauffement climatique ou lorsque les catastrophes naturelles surviennent, il peut suppléer les réseaux officiels défaillants. Ses connaissances de bases lui permettent en effet d’établir un contact radio dans des situations dégradées. L’exemple d'Irma aux Antilles le démontre alors que Saint Martin était coupée du reste du monde pendant près d’une semaine, ce sont des radioamateurs guadeloupéens qui ont assuré les premiers contacts radio entre Saint Martin et La Guadeloupe.
A La Réunion, les radio-amateurs ont notamment établi une liaison radio entre le service de la Préfecture et le centre opérationnel des pompiers lors de l'incendie du Maïdo,les communicationsGSM n’étant pas couvertes sur cette zone !
A ce jour, on compte plus de 150 radio-amateurs sur l'île de La Réunion. L’ARRA espère que le parcours de FR4UG suscitera l’envie chez d’autres jeunes de s'intéresser aux communications radio..
Pour sa part, l'ARRA développe d’ores et déjà des actions de sensibilisation au radio-amateurisme dans les écoles en proposant des ateliers au sein du radio-club. Dernier exemple en date, les élèves de St Leu préparés durant 6 mois ont pu dialoguer en mai dernier via radio avec l'astronaute Thomas Pesquet à bord de la station spatiale internationale durant une dizaine de minutes.
Que ce soit pour développer une certaine aptitude aux sciences ou encore contribuer à sauver des vies suite à des catastrophes naturelles en rétablissement des réseaux de communication, l’ARRA souhaite impliquer de nombreux jeunes dans ses activités à l’image de Florian FR4UG.