Vendredi, le Collège Bouéni M’titi à Labattoir a été le théâtre d’une signature de convention entre le rectorat et les FAZSOI, dans le cadre d’une classe défense. 8 élèves vont participer à l’expérience qui doit faire d’eux des ambassadeurs des valeurs de la République au sein de l’établissement. Un reportage de notre partenaire France Mayotte Matin.
La classe défense est un dispositif qui permet à des classes de collèges et de lycées d’être parrainées par une unité militaire. Elle représente l’occasion de créer un lien entre l’armée et la jeunesse d’un territoire. Objectifs : contribuer à la cohésion nationale, promouvoir l'esprit de défense et garantir l'attractivité des métiers des armées. Vendredi, le rectorat et les FAZSOI ont signé ce partenariat qui vise également à éduquer la jeunesse à la défense et à la sécurité, promouvoir la citoyenneté, participer à l’élaboration du parcours « avenir » des jeunes, ou encore développer un sens civique et une culture de l’engagement.
Pour Victor Bakam, le principal du collège Bouéni M’titi, la classe défense « permet de transmettre les valeurs de la République aux élèves. Nous avons des élèves issus des milieux défavorisés, pour qui la devise liberté, égalité, fraternité, peut ne pas toujours leur parler. Il faut qu’ils intègrent cela dans des enseignements classiques mais aussi qu’ils aillent toucher du doigt les réalités en travaillant avec les chargés du maintien de l’ordre ».
Une découverte du monde militaire 8 élèves ont été sélectionnés pour intégrer cette classe défense. Ils seront les ambassadeurs des valeurs de la République au sein de l’établissement. Pour cela ils participeront à plusieurs activités dont certaines à bord des pavillons de la Marine. Ils assisteront aussi à quelques missions des Forces armées de la Zone Sud de l’Océan Indien.
Romain Docquois, Lieutenant de vaisseau au sein des FAZSOI, explique que ces élèves vont pouvoir découvrir « les grands enjeux du monde militaire en France, métropole et Outre-mer. On ciblera plus précisément la Zone Sud de l’Océan Indien avec des embarquements sur les diverses unités présentes localement, et également les unités qui seraient amenées à être projetées vers Mayotte, soit depuis La Réunion, soit depuis la métropole. On parle de navires de guerre, d’avions de surveillance maritime... ». De quoi faire prendre conscience aux jeunes ambassadeurs, des réalités du monde des armées françaises.
Pour les 8 élèves sélectionnés, cette signature de convention officialise le début d’une aventure unique. La plupart des volontaires sont des jeunes qui envisagent une carrière militaire. C’est le cas de Sandia Boina Combo, une élève de troisième : « Je veux être militaire soit dans l’armée de terre ou l’armée de l’air ». Et quand on lui demande ce qui lui a donné envie d’emprunter cette voie, la réponse fuse : « Ce sont les conflits à Mayotte et la délinquance qui me donnent envie de faire ce genre de métier ».
Si Sandia semble sûre de son choix futur, pour d’autres cette classe défense va permettre de lever certains doutes. Nadel Houssen, également élève de troisième, aime la profession de militaire et se voit en faire son métier. Mais il mesure aussi que cela demande « que tu ne sois pas tous les jours à la maison ». Des sacrifices que les jeunes adolescents vont pouvoir mieux mesurer au cours de l’année. Avec des vocations à la clé ?
Pierre Bellusci pour France Mayotte Matin