Des primes et des garanties pour convaincre les soignants de venir exercer à Mayotte

Des primes et des garanties pour convaincre les soignants de venir exercer à Mayotte

Le gouvernement a signé plusieurs décrets le 18 juillet pour renforcer l’attractivité des professions de santé à Mayotte. Prime d’engagement, ancienneté bonifiée, conventions de carrière : l’exécutif veut transformer les promesses en actes pour améliorer l’offre de soins dans un département toujours en tension. Détails avec notre partenaire France-Mayotte Matin.

C’était attendu, c’est désormais acté. Le gouvernement a signé ce 18 juillet plusieurs décrets pour tenter d’améliorer l’attractivité des professions de santé à Mayotte. L’objectif est clair : rendre les conditions d’exercice plus favorables dans un territoire où la pénurie de soignants freine l’accès aux soins. Ces mesures concrétisent des annonces déjà faites ces derniers mois. Elles visent à attirer des praticiens hospitaliers et autres personnels en tension grâce à une batterie de dispositifs : primes d’engagement, ancienneté bonifiée, conventions de carrière hospitalière… Le gouvernement espère ainsi répondre aux difficultés chroniques de recrutement. 

Un praticien contractuel ou assistant hospitalier pourra désormais conclure une convention de carrière spécifique à Mayotte, sur des postes identifiés comme prioritaires. Il bénéficiera, après trois années de service, d’un an de gain d’ancienneté, renouvelable une fois. Les sages-femmes se verront attribuer une prime d’engagement spécifique, à hauteur de deux mois de traitement annuel, versée pour moitié en début et en fin de contrat d’un an, renouvelable. 

Ces primes sont exclusivement destinées aux agents titulaires, contractuels ou militaires affectés dans les établissements publics de santé mahorais. Une liste des métiers de santé considérés comme « en tension » a également été publiée, les infirmiers en soins généraux ou spécialisés, les infirmiers anesthésistes, les auxiliaires médicaux exerçant en pratique avancée, les masseurs-kinésithérapeute, les manipulateurs en électroradiologie médicale et les préparateurs en pharmacie hospitalière. Reste à savoir si ces nouvelles mesures seront suffisantes pour convaincre. Si l’exécutif affiche sa volonté de redonner espoir au territoire, les professionnels, eux, attendent de voir si les conditions de vie (sécurité, logement…), le coût de la vie, ou encore les conditions d’exercice parfois extrêmes ne viendront pas, une fois encore, compromettre la « promesse mahoraise ».

Par France-Mayotte Matin